Bad trip mais lieux magnifiques

Monique est rentrée en France ce matin 24/08 avec une fracture de l'humérus gauche et luxation.

Elle est en route vers l'hôpital au moment où j'écris (7h locale, +2 pour la France), pour terminer les soins nécessaires qui ne pouvaient être réalisés ici.

Je viens d'avoir l'information, 19h ici, elle sera opérée demain.

Je continue le voyage car il faut ramener le maraudeur et un changement de date de ferry n'est pas possible. Mais je ne suis pas trop à plaindre car j'ai des activités sympas dont piscine et sauna tous les jours.

Ci-joints quelques photos de la pointe extrême ouest appelée Latrabjarg (surligné en rose sur la carte). Les photos qui suivent ont été prises par Monique.

C'est la que nous randonnions lors de la chute de Monique.

Le Latrajbarg , cap extrême ouest du pays est une réserve déserte (sauf de touristes) de falaises immenses.

Ici, viennent se reproduire des millions d'oiseaux dont les adorables macareux, entre perroquets et canards, qui sont emblématiques du pays. NB : La photo de macareux (puffin) provient du site Pixabay car nous n'avons pas eu l'occasion d'en voir ici.

Au sud de l'Islande, à Vik, nous avons pu en voir en nombre impressionnant. En revanche j'ai vu un Isatis (renard polaire) qui avait sa fourrure d'été. J'ai été frappé par son agilité, ses petites oreilles de nounours et sa très longue queue touffue. Il m'observait de loin mais je n'ai pas pu le photographier moi-même. Il est marron gris en été et blanc en hiver.

Photo Monde-animal.fr

Sur la "presque-route" assez difficile (mais c'est courant dans cette région) qui mène à cette immense réserve naturelle, nous avons pu voir une zone de dunes de sable magnifique, doré et par endroits orangé, seule région où cela existe. Les plages sont habituellement bordées de sable volcanique noir ou de vase terreuse.

Couleurs d'Islande 2

Sur la photo ci-dessus, le Maraudeur tout au bout du camping de Skjol près de Geysir (éponyme de geyser) mardi 16 août. Je ne résiste pas à rappeler que contrairement à ce qu'on entend ou lit souvent dans les médias, "éponyme" désigne celui qui donne son nom, pas l'inverse. Geyser est le nom commun européanisé auquel le site a donné son nom.

Notre voyage remplit nos journées (trajets, visites, randos, piscine ou sources d'eau chaude naturelles), parfois presque trop. Aussi nous avons décidé une pause ce mercredi 18 aout, à Grindivik à 40km de Reykjavik, près du célèbre Blue Lagoon, lac d'eau souterraine chaude et pleine de silice et de souffre à l'aspect bleuté et laiteux et presque complètement opaque. Ici donc un bain chaud de plus. C'est très touristique et cher mais remarquablement organisé avec hot-tubs, sauna, hammam, jets puissants pour masser les épaules. Excellent déjeuner de poisson dans un resto qui ne paye pas de mine. Grindavik est un important port de pêche du sud-ouest et le resto est fourni par le beau-frère du patron, marin et capitaine d'un chalutier. Donc assurance de fraîcheur que nous avons vérifiée.

Hier, petit tour à Reykjavik où nous retournerons demain.

Ci-dessous, le journal de Monique (avec l'autorisation de l'auteure) :

Islande.  Nous y sommes depuis presque une semaine.  Nous avons parcouru qq 1000km. Entre notre ville d'arrivée et Reykjavik où nous sommes aujourd'hui, par la route principale il y a environ 550 km. Mais le bonheur était  de passer par les routes qui suivent les fjords. 

Une seule chose à raconter ici. La nature superbe,  surprenante, terrible et brutale et surtout vivante. On voit, on sait que ça chauffe, ça glougloutte, ça jaillit, ça crache et gronde....

En vrac. 

Les geysers. Vu un des principaux sites. Geysir, il y a un peu de monde mais comme chacun regarde et attend et réagit comme vous, ça fait une sorte de communauté adepte et admirative. Difficile ici de ne pas faire le touriste lambda. Il y a les incontournables.  Un immense terrain, bien balisé parceque ça chauffe. Dans des petits cratères, à 2m du passage on voit ĺ'eau bouillir et l'attraction,  à qq 100m de là,  que tout le monde attend, se produit environ toutes les 15 mn. Le jaillissement.  L'eau fait des bulles de plus en plus grosses dans un cratère de quelques 5 m de diamètre et tout à coup une grosse bulle apparaît, éclate et l'eau se propulse,  10, 15 m de haut ? En général on attend la suivante et encore une et encore... c'est  magique. 

Je ne peux m'empêcher de penser de tenter de percevoir de me représenter ce qui se passe sous mes pieds ! 

Sinon nous avons fait de très belles randonnées de qq heures sans personne, tout aussi surprenante. Terrain volcanique noir, gris, plage de sable noir, rochers, par endroit on a l'impression de voir la pierre qui un jour a été en ébullition et s'est figée ainsi, en bouillon, comme chiffonnee. À certains endroits les pierres sont recouvertes de mousses. Toutes les nuances de verts de gris sont représentées ainsi que toutes les textures... je n'ai pas encore exploré tout ça au toucher.

L'eau.

 Il y a celle qui est visible. Les cascades,  les rivières,  la mer, les glaciers,  celle qui vous tombe sur la tête et celle qui est sous terre. Celle qui émerge des geysers mais circule aussi loin sous terre. Des nappes phréatiques d'eau chaude à 1800 mètres de profondeur. Certaines utilisées pour produire de l'électricité: Géothermie. L'eau peut dans un deuxième temps être réutilisée pour chauffer un lagun. Par exemple au blue lagon où nous avons fait trempette ce matin. Un moment délicieux dans une eau turquoise  à 38°! 

Hier nous avons fait aussi un bain mais dans les baignoires d'une cascade d'eau chaude et ceci après avoir fait une marche de 4km pour accéder à ce site. L'eau à 36°, l'extérieur 13, l'eau descend de la montagne dans un théâtre de vert. Il fallait le mériter mais encore plus délicieux que ce matin !

Aujourd'hui après le bain repos. Et donc le temps de ces quelques lignes.

À bientôt 

Couleurs d'Islande 1

CA

Cascade dans un "orgue" basaltique

Vue en soirée sur le fond du fjord de Fiskarfjordur (est)

Une lagune depuis une dune de sable volcanique (avant Höfn, sud de la côte est) et, ci-dessous, proche du lieu précédent, une manifestation du "land art" qu'on trouve parfois en pleine nature islandaise

Pont-Aven et Ile de Sein

Du Morbihan, nous nous sommes rendus à Pont-Aven avant la pointe du Raz puis l'île de Sein (photo de titre). C'est toujours un grand plaisir de retrouver cette jolie petite ville qui a tant inspiré les peintres depuis le milieu du XIX° puis autour de Gauguin.

Sur ses traces, promenade dans le Bois d'Amour et visite à la chapelle de Tremalo où il peignit notamment le Christ jaune. C'est une petite église très basse et proportionnellement très large qui donne l'impression de s'accrocher au sol pour lutter contre le vent.

Puis entre Pont-Aven et Sein nous avons fait étape à Locronan,

où contre toute attente, il y avait peu de monde. Le lendemain, avant de prendre la vedette de Sein à 16h à Audierne, nous avons pu nous promener sur la pointe du Raz par temps calme et ensoleillé, sans beaucoup de vent, ce qui n'est pas fréquent. Traversée sans problème, contrairement à la fois précédente où je m'y étais rendu, où ça remuait sérieusement. Un peu de houle sous un beau soleil nous a permis de rester sur le pont et de profiter de la vue sur le cap Sizun qu'on longe avant d'arriver au raz de Sein. Nous avons logé chez une habitante chez qui nous avions réservé. Confort un peu rudimentaire mais correct. Très bon dîner, en cassant un peu la tire-lire, d'une copieuse salade de homard. Le ragoût de homard à la Senane était un peu cher (70€ / personne) et nous avons opté pour un peu moins "homardisé" mais délicieux.

La journée du lendemain était nuageuse mais la matinée fut bien occupée par les deux seules occupations possibles, outre le tour de l'île à pied (à noter qu'il n'y a pas de voitures ici, ce qui est vraiment agréable) : la visite du phare et celle du petit musée.

Depuis le phare, après une montée de l'escalier en colimaçon sur plus de quarante mètres de haut, nous avions une belle vue : très bonne visibilité malgré la couverture nuageuse ; on voyait dans la mer d'Iroise au large de l'île, le célèbre phare Ar-Men vers l'ouest et, vers l'est, la pointe du Raz et le phare de La Vieille et le cap de La Chèvre et, au fond, la baie de Douarnenez que ce dernier semble contrôler par son avancée vers le cap Sizun. En arrière plan, on voyait bien le Menez Hom culminant à 330 mètres, reste de ce qui fut il y a quelques 400 millions d'années une montagne plus haute que le Mont Banc. Le musée est une jolie maison restaurée, riche dans deux domaines : la reconstitution d'un habitat traditionnel de pêcheurs (activité quasi unique de l'île où ne pousse quasiment rien car elle est très basse, peu fertile et balayée par le vent incessant) et la Résistance (la plupart des Sénans rejoignirent De Gaule à Londres dès l'appel du 18 juin 1940).

Vers 13h30 du crachin nous a un peu mouillé mais à l'heure du repas (il fallait réserver car seulement 2 restos étaient ouverts et il y avait pas mal de visiteurs contrairement à Locronan), on a pu se protéger sous les larges parasols de la terrasse du restaurant. On a pris notre temps sous cette protection jusqu'à ce que cesse le crachin. Puis promenade autour de l'île en attendant la vedette de 17h pour le retour sur le continent.

Sein est une île vraiment basse sur l'eau et, à marée haute, on est toujours à quelques mètres de la mer. Sur la carte, elle a vraiment une drôle de forme, entre hippocampe difforme et lézard bizarre.

Mais c'est un lieu attachant, malgré une désolation qui y règne et qui fait comprendre pourquoi il y a toujours du monde à l'arrivée des vedettes et pourquoi les bars sont si importants.

Retour aux sources

En attendant de partir à Noirmoutier début juillet puis en Islande fin juillet, nous avons repris la route de Bretagne pour en faire le tour et un peu plus. D'abord Nantes où j'ai redécouvert le jardin japonais

de l'Île de Versailles en même temps que je le faisais découvrir à Monique, puis Pen-Bron, La Turballe et Penestin avant de rejoindre l'Île de Conleau dans le Golfe du Morbihan où nous sommes restés 2 jours chez nos amis de Nancy qui ont émigré en Bretagne dans leur maison de famille. Temps agité avec par moments de belles éclaircies. Il ne fait néanmoins pas chaud et la météo reste très variable. Demain nous partons pour Pont Aven avant de nous rendre ensuite, si la météo n'est pas trop mauvaise à l'Île de Sein. 

LA TURBALLE

Le ciel à La Turballe, photographié par Monique qui a l'art de choisir ses sujets et ses cadrages

La pointe de PEN BE,  couverte d'ajoncs dans une zone protégée exceptionnelle

PEN BRON

Ci-contre l'ancien sanatorium, vu du Croisic (emprunt à Wikipedia)

et, ci-dessous sur la dune entre le Traict du Croisic et la magnifique et longue plage de Pen-Bron/La Turballe, l'émouvant cimetière d'enfants morts de la tuberculose jusqu'au début des années cinquante, avant les antibiotiques.

Et pour finir cet article, ci-contre :

une photo de l'étonnante plage de la Mine d'or à Penestin