Histoire de Raki

Le Raki, eau de vie de raisin très prisée en Grèce et, ici particulièrement,  se sert dans de petites burettes qui doivent faire une quinzaine de centilitres et de petits verres comme le montre la photo de titre. En général au restaurant il est offert dans un petit verre à chaque personne en même temps qu'un mini-dessert (petite part de gâteau et le plus souvent quelques fruits, raisins ou pastèque encore ce moment).

Monique et moi nous n'aimons pas le Raki. Mais c'est ici une institution. Ce samedi 14 octobre, je suis pourtant allé en acheter car nous recevions des amis dont deux couples grecs. Impossible de ne pas proposer du Raki ce serait un manquement à l'accueil traditionnel. Au supermarché, impossible d'en trouver au rayon des spiritueux. Il y a plusieurs mètres de linéaires d'Ouzo, autre boisson traditionnelle anisée mais je ne vois pas de Raki. Je demande donc à une vendeuse qui passait par là s'il y en avait. Elle me montre quelques centimètres de linéaire qui cachaient quelques petites bouteilles de 20 cl (cf.photo ci-contre). Ces petites bouteilles là ressemblent plus à des bouteilles d’alcool à 90° qu'à des bouteilles classiques d'alcool. C'est l'alcool le plus consommé mais le moins vendu en magasin.

Notre voisin Pantelis nous a expliqué ce paradoxe. La raison en est que tous les Grecs font ou font faire leur Raki quand les bouilleurs de cru ont le droit de distiller, après les vendanges.

La distillation est l'occasion de grandes fêtes dans les villages au mois d'octobre ou novembre. Dans ce cadre, j'ai une fois goûté le Raki au sortir de l'alambic. Depuis je n'en bois plus jamais...

Jours tranquilles à Sitia

Les journées se suivent et se ressemblent. Marche le matin et bain de mer après. Ces derniers jours le vent a faibli. Depuis notre arrivée le 28 septembre, il soufflait un peu trop à notre gré. Le beau temps néanmoins ne nous a jamais quittés. A une exception près, plein soleil.

Aujourd'hui est arrivé l'escalier qui va relier les 2 terrasses. Ainsi plus besoin de sortir de l’appartement pour utiliser la petite terrasse. Et puis, pour les habitués, ça facilitera l'installation du télescope qui est plus facilement utilisable d'en haut car on y a un plus grand champ d’observation.

Vu de la terrasse, dans le camion, il paraît presque petit et quand la grue l'a soulevé il paraissait léger. Mais les manipulations pour le faire atterrir au bon endroit ont montré que ce n'était pas le cas.

Le bougainvillée et le jasmin en profitent à présent qu'il est fixé et nous aussi...

Enfin arrivés en Crète

Pour traverser vers la Grèce. Il n'y avait pas de ferry pour Patras, seulement pour Igoumenitsa au nord de la Grèce, ce qui est beaucoup moins pratique.

Nous sommes partis le 26 septembre à 22h30 avec 3 heures de retard. La compagnie nous avait promis que nous n'aurions à l'arrivée qu'une demi-heure de retard. 19h30 au lieu de 19h.

Nous sommes finalement arrivés vers 22h le 27 septembre avec presque 3 heures de retard...

Nuit dans un hôtel sympa à Ioanina (Janina) à 50 kilomètres à l'est d'Igoumenitsa.

Il faut ensuite redescendre vers le golf de Corinthe avant de bifurquer vers le Pirée. Compensation : l'autoroute qui longe la côte ouest passe par le magnifique pont haubané qui passe le golf de Corinthe à une dizaine de kilomètres à l'est de Patras.

Je le trouve particulièrement beau et élégant.

Au Pirée, ferry à 21 heures pour Héraklion. Arrivée prévue le 28 septembre à 6 heures. En réalité nous sommes arrivés comme toujours sur cette ligne de ferry un peu avant 7 heures.

La 208 nous a menés à Sitia par la magnifique route côtière qui devient très sinueuses après Agios Nikolaos (Saint Nicolas à une soixantaine de kilomètres d'Héraklion).

Arrivée à Sitia vers 10h30 puis à peine installés, nous avons été nous baigner. Température de 30° très supportable et une eau presque à 25° plus que supportable.

Ravenne

Partis le 20 septembre, après avoir fait un séjour à Mandelieu, nous avons pris la route pour prendre un ferry à Ancône.

800km, avec la petite 208 que nous avons rachetée à Gaston pour la laisser en Crète, c'est un peu trop. Aussi nous en avons profité pour faire étape à Ravenne. Monique avait déjà visité cette magnifique ville, référence mondiale pour les mosaïques byzantines, moi pas. Je n'ai vraiment pas regretté. La ville est par ailleurs très agréable, une "grande petite ville". Mais attention aux vélos en centre ville qui sont rois, ce qui est fort bien mais qui ne sont pas toujours respectueux des piétons, auxquels ils se mêlent dans le centre  piétonnier.

Je joins ici quelques photos, essentiellement de mosaïques que je trouve à la fois magnifiques par la  maîtrise de leur réalisation méticuleuse et très émouvantes dans leur simplicité, voire parfois leur naïveté.

Le mausolée de de Galla Placidia

Au quatre coins de la coupole, les emblèmes animaux ailés des 4 évangélistes.

Même lieu, le baptême du christ que je n'avais vu représenté nu qu'une fois (un Christ en croix de Michelangello à Florence).

Les célèbres colombes qu'on retrouve dans tous les guides touristiques ou livres d'art. Le vitrail en albâtre est beaucoup plus tardif. Il ne rend pas bien sur la photo.

Même lieu, détail d'une mosaïque que l'observation permet de voir de plusieurs manières, avec ou sans perspective et des dessins différents.

La basilique San Vitale

Un détail de la mosaïque aux oiseaux dans la basilique. J'ai appris que ce genre d'arabesque avec dessins dans les boucles s'appelle un "rinceau peuplé". On n'arrête pas d'apprendre en voyage !

Adieu provisoire à Sitia

En photo principale une vue, prise d'un chemin surplombant, de la gorge des morts, l'une des plus belles de Crète si l'on exclut Samaria, cf.https://stan-engrand.fr/post/show/160.

Nous partons demain à Heraklion. De là ferry pour Patras puis autre ferry, pour Ancône. Petit tour en Italie pour dire bonjour à Marc et Katia puis Mandelieu pour voir Gaston notre vieil oncle. Ensuite Nantes et préparatifs de notre mariage. Nous reviendrons fin septembre passer l'automne à Sitia. C'est formidable car ici, c'est encore l'été jusqu'à fin octobre et même fin novembre. En général nous nous baignons encore en décembre.

A bientôt donc.

Avant de nous quitter provisoirement, je vous remercie, chères lectrices et chers lecteurs de l’intérêt que vous manifestez pour mon blog. Je vous informe par la même occasion que mon prochain recueil, terminé ici il y a quelques jours, sera disponible courant juillet. Je vous livre ci-après un texte en prose poétique, inspiré par un lieu magnifique qui s'appelle Toplou, que les habitués connaissent bien cf. https://stan-engrand.fr/post/show/92.

TOPLOU

Nom magique, monastère au dessus de la gorge, paysage sauvage dont on voit de loin le clocher, les palmiers,

Oasis fertile au milieu de terres arides.

Lieu d’érudition, de recueillement, de massacres, de résistance,

Où des moines cachèrent des partisans. Lieu de mémoire, lieu de générosité.

Ici tout est beau, lauriers, bougainvillées, oliviers, vignes, pierres de taille, église enluminée sombre et méditative.

Ici tout est bon, vin miel, confitures, bergamote confite.

Tu descends dans la gorge peuplée de chèvres.

Agiles elles passent où les humains ne peuvent passer.

Elles n’ont peur de rien ni de personne.

Au sommet d’un mont, trois d’entre-elles surveillent la gorge ainsi que des guetteurs indiens.

En bas, une autre, dressée pattes avant contre un arbuste tordu, se hisse, arrache feuilles et baies

parcimonieuses et grimpe dans l'arbre.

Elle ne se soucie pas de nous, ne nous regarde pas.

Toplou appartient aux chèvres agiles et fières.