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Stanislas Engrand

Articles dans la catégorie : Poésies

29 Nov 2022

Aux amis/amoureux de Sitia

A nos amis, comme nous, amoureux de Sitia, je dédie ce poème :

 

A SITIA

 

Immobile sur la terrasse,

Parlant aux bougainvillées,

Ton regard sur la baie,

Tu vois briller les vagues,

Le soleil rayonner sur la montagne.

 

Tu ne penses pas,

Tu n’as besoin de rien,

Tu prolonges le temps de l’instant arrêté.

Tu fais le vide, te laisse aspirer,

T’allèges des contraintes.

 

Un seul désir : être là,

Exactement là,

Avec les bougainvillées

À Sitia.

 




Commentaires


29/11/2022 22:50
Eric

Exactement là......

profil 06/12/2022 10:15

On a hâte d'y revenir...


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05 Jun 2022

Belles découvertes

Nous venons de passer une semaine à visiter des lieux que nous ne connaissions pas à l'ouest de la Crète et revoir des gens ou des lieux que nous aimons particulièrement, comme ce tout petit village nommé Topolia où un jeune homme d'une trentaine d'années, restaurateur naturellement bio (car c'est pour lui une évidence) récolte un miel exceptionnel. Nous lui avons acheté aussi des olives noires qui sont conservées directement dans le sel, sans saumure contrairement à ce que nous connaissons à Sitia. Une pure merveille. Il est fils de paysan, heureux de faire partager sa passion et de vendre ses productions et celles de ses parents (miel, confitures, huile d'olive, charcuteries...). Sa taverne surplombe la gorge de Topolia que nous n'avions parcourue qu'en partie il y a deux ans car de gros orages et des pluies diluviennes avaient provoqué des éboulements importants. Le paysage est magnifique et manger de bonnes choses dans ces conditions est un double plaisir.

Parmi nos découvertes, un village de potiers entre Rethymnon et le massif du Psiloritis (mont Ida de la mythologie, plus haute montagne crétoise qui culmine à 2500 mètres). Le village s'appelle Margarites. C'est très joli, par moments un peu envahi par les touristes quand un ou plusieurs cars d'organisateurs de voyages y font une halte mais on y trouve malgré tout de belles choses. On voit les potiers travailler, certains sont de bons artisans mais peu créatifs, d'autres vraiment intéressants. C'est de bonne qualité et malgré le tourisme, beaucoup moins cher qu'en d'autres lieux, notamment en ville.

Autre découverte formidable, le village de Fodélé, dans une petite vallée des contreforts du Psiloritis où El Greco serait né. On visite sa maison supposée, magnifique, traditionnelle, en pierre, cachée dans la verdure entre platanes caroubiers et oliviers, pour certains multicentenaires. Comme la Grèce ne possède que deux des tableaux du peintre (de son vrai nom Domenichos Théotokopoulos), une solution originale a été trouvée. Seules sont exposées des reproductions de très belle qualité en diapositives rétroéclairées de la taille des originaux.

 

C'est une peinture très marquée par la mystique religieuse dont je ne suis pas vraiment friand mais il faut reconnaître qu'il avait un talent extraordinaire. Parmi les tableaux, j'ai photographié celui de la passion du Christ que je trouve époustouflant dans son genre et que je qualifierai par cet oxymore de sombrement lumineux.

Sa maison était proche d'un monastère et d'une magnifique petite église byzantine dont une partie date du VIII° siècle (des piliers subsistent, qu'on voit sur la photo de titre) mais qui a été reconstruite au XI°.

Enfin, pour terminer puisque je viens de parler d'un grand artiste, voici en avant première, un hommage à un autre grand parmi les grands : Michel-Ange. C'est l'un des vingt textes que je vais publier dans mon prochain recueil, que j'avais commencé en Italie l'année dernière en visitant la Galleria dell'Academia à Florence où sont conservés les esclaves de Michel-Ange et que j'ai terminé récemment. Je publierai le recueil cet été. N'hésitez pas à m'en commander (6€ + frais éventuels d'envoi).

Bonne lecture et à bientôt.

 

MICHEL ANGE

Dans le brouillard minéral

Des montagnes de Carrare

Tes yeux perçaient le mystère

Des corps sertis dans la pierre.

 

Dans les épaisseurs

Tu sentais les vies prisonnières

Que ton ciseau révélait

Et dégageait des veines du marbre.

 

Tu arrachais à leurs gangues

Les vies emmurées

Au milieu des carrières

Où ton art les sentait vibrer.

 

Frère de la pierre aux gestes sûrs,

Accoucheur de corps et de visages,

En les sortant des rochers,

Tu inventas l’éternité.

 

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24 Apr 2021

Le Livre de Lumière

ATARAXIE est le premier poème de mon quatrième recueil Le Livre de Lumière (20 textes écrits lors de mon séjour en Crète en 2019 et 2020) à présent disponible sur commande (stanislas@stan-engrand.fr / prix 6 € + 2 € d'envoi).

 

ATARAXIE

 

Ataraxie, mot retrouvé

Dans un lexique d’espoir et de sagesse.

Je t’invoque en apaisement,

Du flot d’angoisses dont ruisselle le monde.

 

Puisses-tu, Ataraxie, faire la paix

De l’humanité écrivant sa propre mort.

Tu portes l’armure antique, moi rien

Qu’une boussole détériorée

Et je vomis les pulsions morbides,

Terrain de jeu de fantômes en maraude,

Errants malheureux de l’Histoire en dérive.

 

Puisses-tu éviter les guerres probables ?

Nul ne peut savoir la destruction

Que la démence provoquerait.

Celui qui le premier tirerait,

Pétrifierait le monde déjà résigné

A donner du pouvoir à des trompeurs

Qui jouent la planète au poker-menteur.

 

Je voudrais apprendre ta langue

D’où j’entends le verbe primordial

Contre la folie assassine, je t’invoque

Mais tu restes impassible !

Ne me donneras-tu comme la pythie

Qu’une espérance en forme d’énigme ?

 

Ne me demande pas de rester stoïque

Au mépris de mes propres peurs,

Je veux revenir au jardin d’Épicure

Trouver le plaisir de vivre et réduire les douleurs

Je voudrais être en mesure

D’aider un monde qui se meurt.

 

Puisses-tu m’enseigner de nouveaux sens

Qui auraient manqué à l’intelligence

Des philosophies et des sciences ?

J’écris ces mots comme un spéléologue

Qui cherche dans les cavernes du réel,

A découvrir qui tire les ficelles.

 

Ataraxie !

Je voudrais retrouver l’enthousiasme de l’aube,

Le renouveau que j’espérais chaque jour.

Donne-moi la joie de marcher en silence,

De bannir l’aveugle violence,

Dans les rues devenues champs de bataille

Où les hommes se mitraillent.

 

J’écris ces mots faute de crier

Car dans mon larynx menace la censure

De l’odieux sphinx et des morsures.

Puisses-tu créer l’alphabet

Capable de sauver l’humanité 

Car j’ai peur, Ataraxie, d’avoir perdu

Le fil des mots qui pourraient le faire.

 

Doux pourtant m’est ton nom retrouvé,

Il insuffle de la vigueur dans mes poumons,

Vent du large qui gonfle mes voiles

Sous la beauté menacée des étoiles.

Il me fait rêver d’avenir pacifié

Contre les menaces qui feraient de l’avenir

Le malheureux perdant du passé.

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