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Stanislas Engrand

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21 Dec 2019

21 décembre

Brouillard rapidement dégagé ce matin, ce qui m'a laissé le temps de visiter un dernier monastère dont une monographie sur le web m'avait alléché hier soir alors que je pensais quitter rapidement les Météores ce matin. C'eût effectivement été dommage de le rater. C'est le monastère de Varlaam qui je mets au sommet de tout (c’est le cas de le dire). L’église du Grand Monastère (GM) est beaucoup plus riche que celle de Varlaam mais ce dernier est beaucoup plus intéressant à visiter. Ses fresques sont en moins bon état mais possèdent le charme un peu suranné des vieilles choses patinées et légèrent écaillées. Léglise est très intéressante par son architecture, comme deux églises collées l'une à l'autre (cf.photo). Le Narthex semble être son jumeau et possède aussi une coupole. Il possède en outre un  plus riche musée que celui de GM et il possède des photos d'archives ainsi qu'un film ancien montrant la vie monastique et notamment le fonctionnement du filet (monte-homme/charges). Le fléchage du monte-charge ou filet, indique "to the net". A première vue on se demande ce que le web vient faire ici. Non, non, c'est comme au tennis, c’est le filet, métonymie du monte-charge (cf. Photo du cabestan dans la pièce où se trouve la plateforme du''net'''). Et cerise sur le gâteau de magnifiques toilettes...

Enfin, quand on voit la taille de la barrique, il n'y a pas de doute les moines aiment le vin et devaient avoir très soif. L'un d'entre eux m'a indiqué qu'ils étaient actuellement 11. 1100 litres chacun...

J'ajoute la photo de la crèche géante dans une grotte. Magnifique et saisissante idée et c'est encore plus beau la nuit, quand elle est lluminée mais difficile à ''photosmartphoner''.

Cette fois, j'arrête. Je vais doucement rouler jusqu'à Igoumenista en visitant sur la route Janina (Ionina) connu à cause d'Ali Pacha et... le comte de Monte Christo.

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20 Dec 2019

20 décembre

J'ai pu visiter deux monastères aujourd'hui malgré le brouillard. Ca avait un côté "Le nom de la rose". Pour aller vite à ce que j'ai vu de plus beau, c'est l'église du monastère de la Transfiguration, dit Grand Météore, historiquement le premier des monastères, construit par Saint Athanase au sommet d'un "pain de sucre" assez large et trappu, de 600m de haut. Contrairement aux autres églises, qui sont souvent très petites, celle-là est assez vaste et c'est un enchantement visuel. Des fresques partout, des icônes, un lustre de très grande circonférence encore en usage avec des bougies. Des encensoirs et autres objets de culte, manifestement en or et en argent pour certains. Les fresques d'un grand Narthex représentent des scènes de décapitation, de supplices divers des saints. Les scènes sont répétitives mais parfois drôles par leur naïveté (celle-ci par exemple : un martyr qui courbe la tête, un bourreau qui tend son épée et un personnage - femme ou homme ? - qui tient une bassine pour récupérer la tête, tous trois ayant l'air de jouer gaiement leur rôle) mais les couleurs sont magnifiques et de l'ensemble, si l'on fait abstraction de la violence et de la cruauté des représentations, émane une sensation de calme et de paix. Malheureusement prendre des photos dans l'église est interdit. Le monastère possède par ailleurs un musée riche de fabuleux ouvrages anciens originaux ; un cellier qui sert de mini-musée des travaux de menuiserie et charpenterie. On y voit une barrique enserrée dans des presses de mise en forme (cf. photo ici autorisée). On découvre aussi une antique cuisine (photo). Et un truc marrant : une sorte de gong en bois (photo) qui évoque une sorte de très long joug, sur lequel on tapait avec un maillet pour appeler aux offices, aux prières et aux repas. Dans un long couloir sont exposées des représentations des deux guerres mondiales, pourquoi ici ? Je n'ai pu résister à joindre ici la photo d'un tableau représentant un nazi qui tombe dans un ravin en essayant de hisser son drapeau en haut d'un météore. A l'entrée du monastère est exposé l'ancien cabestan qui permettait de treuiller les filets à pèlerins et à approvisionnement.

Le deuxième monastère que j'ai visité s'appelle Rossanou et, contrairement à celui du grand Météore, celui-ci est petit. Son principal intérêt est dans sa situation vertigineuse au sommet d'un pic relativement étroit. Vertige garanti à ceux qui y sont comme moi, sujets. L'église, petite et sombre possède de très belles fresques. C'est une particularité des églises orthodoxes, aujourd’hui encore, que j'aime beaucoup : tous les murs et plafonds sont peints.

A 18 heures j'ai rendez-vous pour l’apéro avec Tomasz qui est polonais et qui a fait des études à Rennes. Je l'ai rencontré au Grand Météore. Il circule pour un temps en train et en vélo. Dans les météores, ça développe les mollets. J'ai découvert son blog, de grande qualité (il est peintre et pratique la vidéo) dont voici l'adresse : https://be-amazed.com

Demain sera mon dernier jour de l'année en Grèce. Nous nous embarquons ma voiture et moi à Igoumenitsa à 23h30 pour Ancône. Après-demain soir je serai à Prulla chez Marc.

J'ai mis, dans la rubrique "réflexion", un court article sur le mot "oxymore". Le prochain sera "hypocoristique".

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20 Dec 2019

19 décembre

Le monastère de la photo en contre-plongée est celui de Saint-Nicolas Anapafsas, le seul que j'ai pu visiter le 19. A mon réveil, c'était le brouillard sur le site et même dans le village. J'ai donc pris le parti d'attendre en lisant et en écrivant. C'est seulement vers 11h30 que ça a commencé à se lever. Le temps de me préparer, j'arrivai à ce monastère vers 12H30. Il est petit mais possède l'avantage d'être en quelque sorte en résumé ce que les autres monastères sont. De belles maisons de pierre, des parquets et des aménagements en bois, des icônes évidemment et de belles enluminures, des fresques et des magnifiques objets tels des chandeliers ou des lustres et divers objets de culte souvent en or ou en argent. Et puis ce côté vertigineux et en général (de nos jours) un ascenseur pour les approvisionnements. Lors de leur développement au XIV°, initié par Saint Athanase venu du mont Athos, il n'y avait que des réseaux d'échelles et parfois des escaliers quand la roche s'y prêtait et par la suite des filets à moine ou à provisions, montés à l'aide d'un treuil. Avant ce développement monastique, depuis le XI°, les Météores abritaient de nombreux ermites dans de grottes. Il est vrai que ce sont des lieux hors du commun par leur silence et le sentiment d'élévation, comme sur les sommets en montagne en général. Ils prêtent à la méditation. Pour ce qui est du nom de ce premier monastère que j'ai pu visiter, je cite un guide touristique, Infotouristmeteora : "On ne connaît pas avec précision l’origine du nom du monastère Saint-Nicolas Anapafsas. Il est vraisemblablement dû à un ancien fondateur que l’on pourrait situer au XIVe siècle, au début de la vie monastique sur le rocher. Certains historiens avancent l’hypothèse que le nom Anapafsas est étymologiquement associé au verbe “αναπαύομαι” (se reposer); le qualificatif "Anapafsas" devrait donc signifier lieu de repos et d’ agrément" (https://www.infotouristmeteora.gr).

Par la suite, les monastères fermant en général à 14h en hiver, j'ai fait le tour des Météores par la route, m’arrêtant à chaque point de vue (nombreux) sur les différents météores, leurs monastères et la plaine. Puis je suis allé m'acheter des légumes pour faire une soupe dont je rêvais pour le dîner. C'est agréable d'avoir une vraie cuisine dans une vraie maison où l'on peut vivre comme chez soi, en l’occurrence cuisiner.

J'ai trouvé vraiment amusant et sympathique le tableau du moine et des chats. En fait, ça m'avait déjà fait ça avec les popes de la Saint Spiridon, avec leur barbe, ils ressemblent tous au Dumbledore d'Harry Potter, qui lui-même est une sorte de Merlin l'enchanteur.

Ps : Étymologie de Météore : "nom masculin, du grec, élevé, qui se passe en l'air" (source : https://dicocitations.lemonde.fr).

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20 Dec 2019

18 décembre

Tetarti 18 dekembris

Arrivée du ferry d'Héraklion au Pirée, le mercredi 18 à 7h , temps magnifique au Pirée, un peu frais à cette heure là.

Je suis descendu dans le garage, pour récupérer ma voiture mais la télécommande n’avait aucun effet. Impossible d’ouvrir les portières. J’ai pris la clef mécanique de secours qui est sertie dans la télécommande. J’ai pu rentrer dans la voiture mais impossible de la démarrer. J’ai mis quelques secondes avant de réaliser que j’avais laissé les veilleuses allumées. Pourtant un signal sonore l’indique quand on sort de la voiture. Je pense que le vacarme métallique dans le ventre du ferry ne m’avait pas permis d’entendre le signal. Bref, plus de batterie ! Impossible de démarrer. Comme il n’y a qu’une batterie commune avec le système hybride et qu’il ne faut pas y toucher, d’ailleurs inaccessible sous le siège arrière, j’ai mis un certain temps à découvrir dans le mode d’emploi, une prise spéciale sous le capot pour un câble de secours. Mais l’employé de la compagnie de ferry qui avait le câble de secours ne voulait absolument pas lancer suffisamment son moteur et je n’ai pu démarrer faute de puissance électrique. J’ai dû appeler l’assistance Toyota. Au bout de trois quarts d’heure est arrivé un sauveur avec une puissante batterie (qui tenait dans sa main, waouh la techno !). Ça a démarré aussitôt. Merci Toyota. Il est à présent 9 heures passées. Il fait 16°.

En route vers les Météores. Embouteillages à la sortie d'Athènes sur le périphérique, comme d'habitude. Puis alternance d' autoroutes, et de nationales puis route de montagne. Une demi-heure dans le brouillard avec quelques fous-furieux qui roulent trop vite sans lumières et ensuite route nationale dans la plaine de Thessalie. 450 kilomètres et fatigue à mon arrivée vers 15h. Au fur et à mesure de ma montée vers le Nord, j'ai vu régulièrement descendre le thermomètre de voiture, de 16° à Athènes, à 6° à l'arrivée.

A l'approche des Météores, tout était dans le nuage et puis soudain, alors que j'étais à deux kilomètres du village de Kastraki où se trouve mon Rbnb, une trouée dans les nuages a dégagé quelques montagnes dans un spectacle féérique, où la lumière du soleil de fin d'après-midi faisait un éclairage un peu étrange et dégradé à proportion de l'épaisseur des nuages diaphanes. Le temps de m'arrêter, c'était moins spectaculaire et les photos n'ont pu capter ce que je décris. Dans ce genre de circonstance, je me rends compte, du côté très limité de l'appareil de photo du smartphone. Très pratique et bonne résolution, mais impossible de jouer sur la focale. J'envisagerais bien d'acheter un réflex avec un zoom correct mais ça ne se tient pas comme les scout "toujours prêt" dans le poche.

Dans le genre bourde j’ai remis ça quand fatigué je suis arrivé dans le village de Kastriki au pied des Météores où j’ai un logement (super charmante petite maison bien équipée, très cosy). A peine l’hôte parti, je suis sorti prendre mes bagages dans la voiture en oubliant la clef de la maison et mon smartphone à l’intérieur. Eh oui, la fatigue de la traversée, le stress du matin et 450 km de route ! Voilà le n’importe quoi qui s’installe. Heureusement j’avais mon ordi dans la voiture et, d’une auberge wifisée j’ai mis un message à l’hôte par le site Rbnb. Une demi-heure après, il est arrivé et je me suis confondu en excuses mais comme toujours (presque) il a fait preuve de la délicieuse serviabilité des Grecs (presque tous). Quand je pense à la grossièreté moyenne des français, ça fait pâlir d’envie. Et, comme on dit jamais deux sans trois, après avoir dîné à la même auberge, d’un délicieux souvlaki de porc ; au moment de payer, j’ai embarqué le trousseau de clefs du restaurateur posé à côté de la caisse, croyant que c’était le mien et ne m’en suis aperçu qu’une fois chez moi en tentant d'ouvrir la porte avec sa clef. Lui ne s’était aperçu de rien. Dieu merci c’était tout près de chez moi. Bref, actes manqués à trois reprises. En une seule journée il y avait presque de quoi entendre rire Freud dans sa tombe.

Demain si le temps le permet je visiterai les Météores. Ce soir il fait froid. Hier midi je prenais mon dernier bain d'automne en Crète. Compensation, à Nantes je pourrai reprendre la natation en piscine.

 

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19 Dec 2019

16 (suite) et 17 décembre

Le 16 apm, j'ai joué au Grand Meaulnes, en recherchant un endroit extraordinaire que j'avais vu il y a trois ans. Au sommet d'une route, on pouvait voir les deux mers, Égée au Nord, de Libye au sud. J'avais déjà cherché hier cet endroit. J’avais plusieurs fois cherché quelques temps auparavant à l'aller et au retour d'Heraklion. Javais demandé à mon hôte et à ses parents que j'avais eu l'occasion de rencontrer s'ils le connaissaient. Ils ont émis quelques hypothèses. J'ai suivi leurs conseils et puis : rien du tout. De guerre las, j'ai abandonné et suis parti découvrir l'endroit sauvage décrit dans l’article du 16/12. Au retour, j'ai pris une route que je croyais n’avoir jamais prise et par hasard je suis tombé sur le lieu recherché. La nuit tombait aussi mais il était reconnaissable par sa configuration particulière. Voilà donc retrouvée mon Yvonne de Galais. J'ai depuis retrouvé une vidéo que je croyais sur mon ordi fixe à Nantes. Dans le commentaire que j'y fais, est mentionné le lieu en question. J'aurais dû y penser plus tôt.

Le lendemain, 17, contre toute attente, j'ai pris encore un bain absolument délicieux. La plage de sable fin (pas souvent en Crète) était déserte et quand je suis sorti de l'eau sont arrivés quelques baigneurs et une femme qui promenait ses 3 chiens qui ont fait des courses et des bonds, manifestement heureux de disposer d'une grande plage.

L'après midi je suis allé revisiter le site de Cnossos, dont l'archéologue, Arthur Evans a dirigé les fouilles début XX° et fait, ce que beaucoup lui ont reproché par la suite, des reconstitutions partielles de certaines constructions du site. Je l'avais visité il y a trois ans et trouvé détestables ces tentatives de revisitation de l'histoire. Au musée d'Héraklion, d'une formidable richesse sur la période minoenne et en particulier quant au palais de Cnossos, j'avais trouvé plus d’intérêt qu'au site lui-même. Le musée présente une grande et magnifique maquette en bois, qui bien que n’étant pas en couleur m'avait paru plus intéressante que le site lui-même. Mais en revisitant le site j'ai un peu changé mon avis, bien qu'il reste plus intéressant de visiter le musée, si l'on doit choisir entre les deux. En fait les travaux d'Evans ont le mérite de nous donner une idée même si des incertitudes subsistent, de ce que pouvait être le palais et la vie en son sein. je dois reconnaître que, notamment pour ce qui concerne les colonnes, la reconstitution est intéressante. Elles étaient pour celles qui sont tronconiques à l'envers, en bois et peinte dans cette teinte rouge très caractéristique et noir pour les chapiteaux. Pour les colonnes intérieures, c’était parfois l’inverse. J'ai lu quelque part que les futs de bois étaient utilisés à l’envers parce que les constructeurs avaient peur que les racines repoussent (à vérifier...).

Les jarres étaient gigantesques comme on voit sur les photos. Une fresque très connue représente des acrobates sur un taureau, pratique festive (très risquée sans aucune mise à mort, sauf des hommes ou femmes par accident lié à la dangerosité des acrobaties taurines). L'autre fresque représente sans doute des prêtresses. Les femmes étaient très valorisées dans la civilisation minoenne dont je parlerai bientôt parce que je la crois exceptionnelle.

 

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