Samaria 02 juillet 2020

Je suis allé randonner dans la gorge de Samaria qui demeurait fermée jusqu'au 27 juin pour cause de covid. Elle se situe au sud-ouest de la Crète à 40km au sud de Hania (La Canée). C’est, la plus profonde d'Europe paraît-il. 17 km de marche pour 1200 m de dénivelé en descente. Aucune difficulté technique mais fatiguant. On part de 1200 mètre dans la montagne, environ 500 mètres se font par un escalier de pierre et de bois qui fait souffrir les genoux. Avantage : une partie de l’escalier se situe dans une forêt de pins. Inconvénient : plus on descend moins on est protégé par les arbres et c'est alors torride sous le soleil. C'est une des plus belles randonnées que j'ai faites dans ma vie et la plus belle en Crète.

Le retour se fait soit le lendemain en montée, ce que très peu de gens pratiquent. Soit le jour même en bateau (durée : une heure), depuis Agia Roumelli, petit port à l'arrivée de la gorge sur la mer de Libye. On rejoint le port de Sougia plus à l'ouest et de là on prend le bus pour Ombalos, près de l'entrée haute de la gorge. Petit problème, le bateau desservait pour quatre jours un autre port plus à l'est et, de là le trajet par la route est très long car il faut contourner le massif des montagnes blanches à l'est de la gorge. Aucune transversale. Autre problème : pas de car avant la fin de la journée. Durée du voyage en car 2h pour La Canée. De là pas de car pour Ombalos où était la voiture donc taxi incontournable. Soit un retour vers 22 heures après un lever à 06 heures plus la fatigue. Donc, malgré le prix exorbitant, ce fut le taxi de bout en bout.

Une anecdote : le lendemain, petit déjeuner dans un cafénion sur le chemin du retour. Le patron ne parlait que très peu l'Anglais et en mélangeant nos baragouins respectifs gréco-anglais, j'ai réussi à lui faire comprendre que je voulais du pain avec du beurre et de la confiture. Il avait bien compris le contenu mais  il est revenu avec deux tartines beurrées et confiturées.

01 décembre

Aujourd'hui le temps a été maussade et très gris par moments depuis la nuit. Beaucoup de pluie mais par intermittence. J'ai bénéficié d'un répit de deux heures pour une promenade qui m'a enfin permis de descendre jusqu'en bas de la vallée sous le village. De multiples chemins se terminent souvent en cul de sac à travers les oliveraies. Comme elles sont étagées en terrasses, il est parfois impossible de passer de l'une à l'autre ou alors c'est un peu acrobatique. J'ai donc enfin réussi à trouver les bons embranchements de chemins. C'est fait et petit à petit je connais de mieux en mieux mon environnement proche.

J'ai pu ainsi visiter l'une de ces nombreuses chapelles disséminées un peu partout en montagne. En général elles sont fermées. Là, chance, la clef était sur la serrure. J'ai pu entrer dans cette toute petite église, dont l'iconostase n’était fermée que par un rideau.

Au retour de la promenade, j'ai pris des photos de ma future maison (dont je disposerai quand je rentrerai de France fin janvier). Il y a deux palmiers "ananas" à l'entrée du chemin. Ça fait classe, non ? Vue imprenable sur la baie de Sitia et toute la vallée. Chambres au sud. Une grande loggia au Nord... Waouh !

Hier je suis revenu d'Heraklion après avoir accompagné mon amie Martine à l’aéroport. J'ai pris par la côte sud au lieu de celle du Nord à l'aller et me suis baigné à Ierapetra, une des villes les plus au sud et un peu à l'est où sont concentrées les très nombreuses cultures de légumes et fruits sous serre. Lieu très ensoleillé mais les serres sont en toiles plastiques, immondes quand elles sont déchirées ou en fin de vie. Nombre de squelettes gisent et les morceaux de plastique sont légions dans l'environnement et souvent on en retrouve sur les plages. C'est vraiment mon grief principal contre les crétois et les grecs en général : ils se contrefichent de l'environnement.

Avec Martine, avant son avion, j'ai revu le musée d'Heraklion. Une merveille. Il est beau par sa richesse, beau par son aménagement et sa facilité de circulation interne. J'ai téléchargé des photos de petites figures qui ressemblent à des anges. Ce sont des Éros et une Aphrodite, des maquettes miniatures avant sculpture sur un fronton de temple crétois à la période romaine, 150 ans avant JC. C'est doublement intéressant pour la réflexion : la mise en scène des musées (ici l'impression de personnages volants) donne une dimension imaginaire aux objets et nous montre que nous ne pouvons pas  voir les choses comme elles étaient. Mais en même temps elles nous appellent à y réfléchir. On est tellement habitué à voir des pierres nues, qu'on en oublie par exemple qu'elles étaient peintes (comme dans les église romanes) et, quand on voit la photo de la tenture devant le temple d'Agrigente (Sicile) empruntée à Wikipédia, qui nous en donne une idée, force est de se demander si les ruines ne sont pas plus belles. Les figurines qu'on voit ici, elles aussi étaient peintes : on voit encore un peu de peinture sur l'Aphrodite ailée. Mais a-t-on vraiment envie de les voir ainsi ?

Source pour Agrigente : https://mail.google.com/mail/u/0?ui=2&ik=05232ce79f&attid=0.1&permmsgid=msg-a:r957189316042842025&th=16ec2a27acf1b003&view=att&disp=safe&realattid=16ec2a26e2f3c2967ba1

28 novembre

Kalimera.

Après deux jours de temps changeant mais avec de belles éclaircies, très beau temps ce matin. Nous partons pour marcher.

J'ai coupé mon jean, puisque c’était le 2ème que je déchirais en randonnée. Garrigues et petites branches rampantes parfois difficiles à voir. On se prend le pied dedans surtout en fin de rando quand on est moins vigilant. Et il y a une pierre juste exprès pour se faire un beau bobo. Donc maintenant les bobos seront pour moi et plus pour mes pantalons.

Ci-joint une histoire vraie mais mise en forme de conte, une scène à laquelle j'ai assisté à Heraklion.

LE CHAT D’HERAKLION

Il est à Héraklion un arbre

Que je ne saurais nommer,

Peut être celui qui porte

Le nom enchanteur de caroubier ?

A quelques mètres du sol,

Le tronc se séparant en quatre

Crée à la fourche un promontoire.

Un chat y élit domicile chaque soir

Et sur ce trône règne en prélat.

Il s’occupe longuement de sa toilette,

Passe et repasse sa patte sur la langue

Pour nettoyer à l’aide de ce savon

Son corps avec précision

Et rendre luisante sa robe d’apparat.

Le haut de l’arbre est comme un théâtre

Vaste et vert, abritant des oiseaux bruyants.

A la tombée du soleil ils semblent chanter

Dans cet écheveau de verdure

Où sous les feuilles, on les distingue vaguement.

Ils donnent un concert devant la foule éberluée

Assise aux terrasses des nombreux cafés.

Ils ne craignent pas le chat,

Le matou ne bouge pas,

Ils cohabitent avec le prédateur

A rebours de toute coutume.

Que fait là ce bon chat ?

Pourquoi reste-il sans croquer

Ne serait-ce qu’un oiseau ?

Il en est tant que ça lui serait aisé,

Sur les milliers qu’ils forment,

Un de moins, voire quelques uns

Ça ne se verrait pas.

Je n’ai pas trouvé de réponse certaine :

Un chat très gentil pourquoi pas, s'il est repu,

Ayant déjà chez son maître, bon couvert.

Un chat mélomane, amateur de gazouillis ?

Je ne saurais trancher cette grave question.

Essaye, lecteur, de trouver une réponse

Et conclue comme il te conviendra mon récit.

Mais si tu préfères, on peut s’en passer

Et laisser ce conte en l’état.

Kalispera.

Journée magnifique, on a fait la rando de Rhorhlakies (cf. rubrique rando), il faisait un temps magnifique. On traverse d'abord une oliveraie avant la gorge. C'est en ce moment la cueillette des olives. On les fait tomber à l'aide d'une espèce de double batteur au bout d'une perche électrifiée. Ça devrait durer encore jusqu’à la mi-décembre.

Personne sur la plage de Karoumes à l'arrivée de la gorge. Évidemment nous nous sommes baignés. Au retour vers 17h nous sommes allés visiter l'usine d'extraction d'huile d'olive du village. Tout est malaxé après lavage des olives avec encore des feuilles et les noyaux, puis centrifugé, puis filtré. L'arôme est exceptionnel. Ça sent délicieusement bon et nous sommes repartis avec de l'huile qui venait d'être extraite.

Kalinycta.

27 novembre

Bon, oui, je sais ! ça fait un moment sans rien mais à part les randos et les petits restos avec Martine, puis un mauvais temps qui a provoqué une rupture de web, pas de nouvelles époustouflantes.

Je reviens bientôt.

Geia sou (ciao)

Une rando difficile malgré les apparences

Au Nord est de Sitia, est un ancien monastère, celui de Toplou qui est aujourd'hui un centre culturel et un lieu de production d'une délicieuse huile d'olive  (to eleolado) et de vin (très réputé). Le monastère est situé en hauteur près d'une gorge parcourue par un sentier de randonnée en boucle jusqu'à la mer et retour. Temps indiqué par le guide géopark : 1h30.

La randonnée s'est avérée semée d’embûches : rochers à contourner ou à franchir. En fait de rando il s'agissait plus on avançait d'une série d'obstacles à franchir en varappe.

Résultat 3h30 de marche. Les rédacteurs n'ont manifestement pas effectué la rando.

En revanche spectacles magnifiques : palmiers à plusieurs reprises comme des oasis au milieu de la rocaille et puis ces merveilleuses chèvres bondissantes qui souvent nous regardaient perchées sur des promontoires rocheux.