Feuilles de vigne farcies ( ντολμάδες/dolmadès)

Nos voisins du troisième étage, Joanna et Pantelis nous ont invités à un cours de cuisine chez eux avec la mère de Pantelis. Cette dernière est une charmante femme de 80 ans (photo). Nous avons passé environ une heure à faire une bonne quantité de dolmadakia, c'est à dire des petits dolmadès, qui sont à notre avis les meilleurs.

Il faut d'abord évidemment des feuilles de vigne. En cette saison elles sont jeunes et tendres. Si on n'a pas sa propre vigne, on peut en acheter dans tous les magasins d'alimentation. On les fait blanchir quelques minutes mais elles ne doivent pas ramollir, juste s'assouplir afin de réaliser facilement le pliage, une fois la farce posée sur chaque feuille.

La farce se fait selon les régions et les gens de différentes manières mais toujours à base de riz rond, d'oignons, de tomates, d'herbes et de  cumin et citron (pas indispensable). Certains y ajoutent un peu de viande mais la tendance générale est de mettre seulement du riz. Ce dernier est mélangé cru à des oignons râpés et des tomates râpées aussi, auxquelles sont mélangées du citron, du sel et des herbes. Souvent il s'agit de menthe fraîche. Nous avons aussi testé l'aneth qui donne un très bon goût.

Pour farcir une feuille, on la pose dans la main gauche à plat, pointe vers le côté opposé au pouce, on met un peu de farce, on replie la pointe sur la farce puis les côtés sur la pointe pliée et on roule le boudin formé en le pressant légèrement afin de l'égoutter mais sans trop insister.

La cuisson s'effectue de la manière suivante : au fond d'une cocotte on dispose des rondelles un peu épaisses de pommes de terre sur lesquelles on range les dolmadès côte à côte puis en couches successives. Après quoi on met un jus de citron et on dispose au dessus de l’ensemble quelques feuilles de vigne à plat. La cuisson à feu moyen dure environ une heure durant laquelle on rajoute régulièrement de l'eau chaude (éventuellement additionnée de vin), assaisonnée (sel etc.).

Après quoi on mange...

Les grecs adorent passer du temps à table. C'est ainsi qu'après l’heure de préparation, nous sommes restés près de trois heures à beaucoup manger, d'abord le mezzé (ici tomates, œufs durs tarama, yaourt, olives, fromage, ici haloumi, etc.). Le soir nous n'avons pas dîné...

Le lendemain nous en avons fait sans notre professeur et le résultat était délicieux.

Aube, aurore, lever du soleil

J'aime me coucher tôt pour me lever tôt et regarder depuis la terrasse de l'appartement, le jour en faire autant.

Récemment, je me suis demandé quelle était la différence entre l'aube, le  point du jour, l'aurore, le lever du soleil.

Tout commence donc par l'aube qui est aussi le point du jour, "à l'heure où blanchit la campagne", chère à Victor Hugo. D’ailleurs, le mot vient de "albus/alba" en latin, qui veut dire blanc/blanche. On passe progressivement du noir au gris blanc.

Elle est suivie de l'aurore quand l'horizon s'embrase sans que le soleil soit encore levé.

L'aurore se termine avec le lever du soleil.

Ainsi sur la photo principale il s'agit de l'aube ; sur les photos ci-dessous de l'aurore puis du lever de soleil.

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Le beau temps est revenu (un peu nuageux aujourd'hui) après une semaine morose et souvent pluvieuse. Les plantes de la terrasse sont en beauté. Roses et Bougainvillées sont resplendissantes

et l'olivier promet de nombreuses olives. Mimosa, notre voisine au prénom prédestiné et à la main verte, y a ajouté de jolies fleurs. Quant aux olives, elles se développeront à partir des "boutons floraux" que l'on voit nombreux sur la dernière photo. Ils apparaissent en mars et produiront les olives qui seront récoltées à partir du mois de novembre.

Retour en Crète

Mercredi 3 mai dernier, nous avons pris le ferry au Pirée à 21h. La fin de journée était belle (cf. photo de titre : une vue du port du Pirée depuis notre ferry) et nous changeait du temps maussade et continuellement pluvieux. Mais la trêve fut de courte durée, hélas ! Héraklion nous attendait le lendemain matin sous la pluie et pareil pour Sitia. La photo ci-après montre la baie depuis la colline au dessus de chez nous,

sous un ciel gris et exceptionnellement sans pluie. Nous devons nous habituer puisque c'est comme ça depuis le début de la semaine jusqu'à lundi prochain. Il est vrai qu'on n'a pas l'habitude.

En revanche, une magnifique surprise nous attendait à l'arrivée dans l'appartement. Plein de fruits : des oranges, fraises et mousmoulos (nèfles du japon) qui sont des fruits savoureux emblématiques du mois de mai en Crète. Nous attendaient aussi des pots de confitures de fraise, d'orange et de figue et puis des conserves d'olives. Tout cela "fait maison" par Mimosa, la femme albanaise qui entretient l'appartement et s'occupe des plantations sur la terrasse. Elle et son mari ont un jardin et des poules, ce qui nous a valu en plus de tout cela des œufs. N'en jetez plus ! C'est une tradition grecque et particulièrement crétoise d'accueil généreux que l'on appelle la philoxénia (littéralement amour de l'étranger), c'est à dire ici l'hospitalité.

La nature au printemps est malgré tout magnifique, comme toujours en Crète. C'est un émerveillement, le printemps est prodigue en fleurs et quand la météo prévoit des éclaircies, nous en profitons pour nous promener dans la montagne. Hier nous avons pu cueillir diverses fleurs dont des glaïeuls d'Italie que nous trouvons très beaux par leur couleur et leur finesse et dont le bouquet nous amène le soleil qui ne vient pas encore aujourd'hui.

Voyage vers la Crète

Partis de Nantes le mercredi 26 avril, nous avons passé trois jours à Mandelieu près de Cannes pour voir notre vieil oncle Gaston. De là nous sommes partis le dimanche 30 et avons traversé l'Italie d’ouest en est pour prendre le ferry à Ancône. Départ d'Ancône à 19h30 pour une arrivée le lendemain 01 mai au nord de la Grèce, vers 17h (heure locale = heure de France +1).

Depuis que nous sommes arrivés en Grèce il pleut mais nous avons visité le site archéologique de Dodone (cf. photo de titre) sur la route vers les Météores que nous voulions revoir. Dodone est peu connu des touristes mais très intéressant notamment du fait de son théâtre antique. Il n'a pas la majesté et la beauté de celui d'Epidaure mais vaut bien celui de Delphes. Comme il est en restauration, nous avons pu voir le travail de démontage, qui sur la photo montre le rocher sur lequel sont construits les gradins. Les archéologues démontent pierre par pierre l'installation, les numérotent, les consolident en leur injectant des résines, dans un atelier bâché mais ouvert en façade et nous avons pu les voir  travailler avec une minutie assez époustouflante. Dodone était dans l'antiquité, bien avant la construction du théâtre, un site oraculaire dédié à Zeus. Les oracles étaient donnés par les prêtres ou prêtresses qui interprétaient les bruissement des feuilles du chêne sacré dans le vent.

Malgré la pluie et la brume, les Météores nous ont ensuite montré leurs étranges formes et les magnifiques monastères faciles d'accès aujourd'hui mais autrefois accessibles uniquement par des échelles ou des filets monte-charges qui servaient aussi à monter les moines un par un.

Dans les monastères, les nombreuses fresques et icônes couvrent intégralement l'intérieur du narthex et de l'église. La plupart du temps, elles illustrent les supplices subis par les saints. c'est parfois assez monstrueux. Il est ainsi de nombreuses représentations de décapitations, d'écorchage à vif, de sciages de personnes vivantes... j'arrête là les horreurs dont certaines ne sont supportables à regarder que parce que les représentations sont naïves. En revanche, certaines représentations qui rappellent des tableaux de Jérôme Bosch, sont absolument réjouissantes, telle celle que j'ai collée ci-dessous, représentant Satan emmenant un pécheur se faire dévorer par un animal monstrueux.

Nb : toutes les photos sont de Monique

Aux amis/amoureux de Sitia

A nos amis, comme nous, amoureux de Sitia, je dédie ce poème :

A SITIA

Immobile sur la terrasse,

Parlant aux bougainvillées,

Ton regard sur la baie,

Tu vois briller les vagues,

Le soleil rayonner sur la montagne.

Tu ne penses pas,

Tu n’as besoin de rien,

Tu prolonges le temps de l’instant arrêté.

Tu fais le vide, te laisse aspirer,

T’allèges des contraintes.

Un seul désir : être là,

Exactement là,

Avec les bougainvillées

À Sitia.