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Stanislas Engrand

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08 Nov 2022

Tribulations d'un télescope

Grace à tous ceux, amis et famille, qui ont abondé la cagnotte de mes 70 ans en juillet dernier, j'avais pu acheter un télescope dès le mois de juillet. Le modèle en question n'étant disponible que sur Amazone, j'avais mis un mouchoir sur mon dégoût pour cette multinationale vorace et envahissante. J'avais bien reçu le paquet mais, manque de chance, un pied de l'appareil était cassé. Faiblesse d'une charnière entre le pied en plastique et la plateforme-support du télescope. Il avait fallu renvoyer le paquet et demander remboursement. Ce fut fait mais comme l'objet venait de Tchéquie, les frais ne pouvaient m'être remboursés qu'après l'envoi. Et ce fut une course d'obstacle de plus d'un mois et demi pour me faire rembourser les frais de transport. Ouf !

Comme je voulais emporter le télescope en Crète pour observer les étoiles depuis la terrasse de l’appartement, j'ai déduit de cette mésaventure qu'il fallait un instrument solide et qu'il valait mieux n'avoir pas trop besoin de le transporter. Conclusion : attendre d'en racheter un sur place pour éviter la rudesse des manutentionnaires de bagages en soute d'avion.

Mais c’était sans compter la difficulté pour trouver un bon appareil ici. Sitia est une trop petite ville pour ce genre de chose et Héraklion ne m'a pas non plus permis de trouver l'objet de mes vœux.

Comme je devais aller à Athènes pour récupérer mes nouveaux papiers d'identité au consulat de France, suite au vol dont j'avais été victime trois semaines plus tôt, j’ai profité de mon voyage pour me rendre dans un magasin que m'avait conseillé un photographe de Sitia. Manque de chance, ils n'avaient pas de place pour stocker du matériel et j'ai dû commander sur catalogue. J'ai opté pour un appareil solide, avec des pieds en aluminium et le moins de plastique possible. L'appareil est arrivé à Sitia par la poste qui a voulu livrer sans prévenir à un moment où nous étions absents.

Rebelote le lendemain où nous étions encore en vadrouille.Sans nouvelle, j'ai contacté le magasin qui m'a indiqué que la poste avait tenté par deux fois de livrer. Personne n'avait eu l'idée de me prévenir.

Je téléphone donc à la poste qui me demande mon adresse. Je m'étonne puisqu'ils étaient soi-disant venus deux fois. Puis au bout de deux jours sans livraison, je rappelle. Ils n'ont pas trouvé l'immeuble. A n’y rien comprendre ! Je me suis finalement rendu directement à leur dépôt hier et j'ai pu récupérer le télescope.

Entre le 23 juillet de mon anniversaire et le 7 novembre, il y aura eu du chemin parcouru par deux télescopes dont un est finalement arrivé sain et sauf et m'a permis de rêver en regardant la nuit dernière la pleine lune. Malheureusement aujourd'hui il ne fait pas beau et c'est bien dommage pour les photos.

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28 Oct 2022

Perte d'identité

Je reviens sur une mésaventure à Athènes, en revenant de Venise. Nous prenions le métro pour rejoindre le Pirée pour prendre le soir le ferry d'Héraklion. En descendant de la rame, j'ai constaté que mon smartphone avait disparu de ma banane. Puis après avoir pris du temps pour faire bloquer la puce, en farfouillant dans la banane j'ai constaté que mon passeport avait aussi disparu. Il fallait choisir entre le commissariat central d'Athènes un dimanche en fin d'après-midi pour faire la déclaration de vol et le ferry. Nous avons décidé de partir pour Héraklion et de faire la déclaration le lendemain à Sitia. Mais j'ai appris des policiers qu'il me fallait choisir entre retourner à Athènes pour la déclaration de vol qui devait être faite sur place selon leurs procédures ou, faire à Sitia une déclaration de perte mentionnant que le lieu en était inconnu entre le Pirée et Sitia. Cette solution m'a permis d'acquérir un document qui me permettrait ensuite de faire ma demande de passeport à l'ambassade de France.

L'avantage de tout ça, c'est que j'en ai profité pour faire refaire ma carte d'identité périmée depuis 8 ans. Cerise sur le gâteau, alors qu'en France ça aurait pris plusieurs mois, j'ai bénéficié de l'avantage d’être à l'étranger.  Via les services consulaires de l'ambassade de France à Athènes (qui sont équipés comme les mairies), je suis devenu prioritaire faute de pouvoir quitter la Grèce. A ceci près que l'impression des documents se fait à l'imprimerie nationale, donc en France. Mais l'aller-retour n'a pris que peu de temps. Au total, entre le moment où je suis allé au consulat à Athènes et l'arrivée des documents, il s'est passé 15 jours.

En tout cas, sans smartphone, rien d'évident de nos jours, sans compter la perte de toutes mes photos récentes mais c'est le moindre mal.

J'ai ressenti une impression très étrange à l'occasion de cette mésaventure. La perte de papiers d'identité a quelque chose d'inquiétant. La dépossession physique par le vol entraîne une dépossession psychologique, c'est du moins ce que j'ai ressenti. Ainsi lorsque le document déclaratif authentifié par le tampon officiel m'a été remis, je me suis senti soulagé de retrouver une identité officielle.

J’imagine à présent mieux, même si c'est sans commune mesure, ce que peut être la souffrance psychique de personnes qui sont "sans papiers". Mobilité réduite, crainte permanente du contrôle, clandestinité, projets impossibles, avenir bouché.

On a une identité parce qu'on est soi-même et parce qu'elle est reconnue socialement.

 




Commentaires


28/10/2022 20:10
Fabrice

Tout est bien qui finit bien ! 15 jours pour refaire des papiers, c'est un record ! À bientôt

profil 11/11/2022 16:15

C'est vrai que ça a été très vite. Avantage de passer par les services consulaires manifestement prioritaires pour éviter que des personnes restent bloquées. Ceci étant on m'avait annoncé 4 à 5 semaines. Dans tous les cas c'est beaucoup plus rapide qu'en France.


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27 Oct 2022

Découvertes artistiques

Au retour de Venise, nous avions passé deux jours à Athènes et découvert à cette occasion la fondation Goulandris, magnifique musée d'une incroyable richesse.

Elle a été créée par un couple de mécènes d'une richissime famille d'armateurs (c'est souvent le cas des armateurs grecs). J'avais envie d'en parler car c'est une magnifique collection qui a cet avantage par rapport aux musées classiques, d'être constituée d’œuvres choisies par des personnes et non des conservateurs. Parmi les tableaux, j'ai particulièrement aimé ceux que je présente ici. Je dois néanmoins dire que de Picasso ou de Bacon j'aime très sélectivement la peinture.

Mais à tout seigneur tout honneur, d'abord deux tableaux de peintres Grecs contemporains tous deux décédés il y a peu. Yannis Kounellis en photo de présentation et Theodoros Stamos ci-contre. Ce sont des tableaux devant lesquels je peux rester longtemps sans savoir exactement pourquoi mais que mon regard n'arrive pas à épuiser.

Ci-dessous cette femme qui nous regarde, de Picasso, dont je trouve la composition et surtout le regard fascinants.

 

Puis Braque avec ce gros plan sur la femme dont le double visage cubiste a quelque chose que je trouve envoûtant, tiré du tableau entier "la patience" ci-après :

Enfin, ci-dessous cet étrange autoportrait en triptyque de Bacon qui m'inspire des réflexions émouvantes sur l'étrangeté que chacun, j'imagine, peut découvrir en soi en se regardant dans un miroir.

Et pour conclure cet article une mention spéciale pour Alekos Fassianos, peintre grec de réputation mondiale décédé il y a un an et qui était un grand ami de l'écrivain Yves Navarre. Ci-dessous la photo de l'affiche de l'exposition que nous avions vue à Paris et dont l’encadrement est accroché dans notre séjour à Sitia.

 

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18 Oct 2022

Le centre de Sitia dévasté par un torrent de boue.

Un fort orage était annoncé pour la nuit de samedi dernier 15 octobre mais pas sa violence ni ses conséquences désastreuses.

Sitia étant à la convergence de vallée et petits torrents descendant des montagnes alentour qui forment un cirque, a vu son centre ravagé par un torrent d'eau, de boue, de pierres qui ont dévasté les rues les plus exposées, notamment, la rue Papaandréou perpendiculaire au port. Dans cette rue trés commerçante, les commerces et un centre médical, se sont retrouvés sous les eaux et la boue. La plupart des commerçants ne sont pas assurés et pour l'instant il ne semble pas que le gouvernement propose une indemnisation à hauteur des dégâts.

Nous habitons en haut de la ville et, seule la quantité d'eau accumulé sur la terrasse nous a donné une idée de l'ampleur des précipitations. Dimanche matin, nous avons pu descendre et constater les dégâts. Les quelques photos en témoignent mieux qu'un discours.

Le temps se rétablit peu à peu mais le soleil est souvent caché par les nuages.

Les habitants passent leur temps à nettoyer et les pouvoirs publics déblaient progressivement les rues de la boue, des pierres accumulées, des voitures encastrées dans les débris ou simplement cabossées mais pour beaucoup hors d'usage. Dix, parait-il ont fini dans l'eau du port. Quant à la plage, elle est dévastée et pour un bon moment impraticable.

 

 

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06 Oct 2022

La Biennale de Venise

A la biennale de Venise, c'est essentiellement la peinture qui représente les différents pays dans leurs pavillons respectifs. Mais aussi beaucoup les performances filmées ou les montages, vidéos et, dans une moindre mesure la sculpture.

Il y a, comme on dit, à boire et à manger. J'ai personnellement trouvé peu d’œuvres qui m’ont transporté. Monique en revanche plus que moi. Mais parmi celles que j'ai appréciées et que je mets ici en photo (à noter que ce sont celles de Monique, bien meilleure photographe que moi). Il y a celles du pavillon polonais :

immenses fresques en patchwork qui font le tour de la pièce d'une centaine de mètres carrés de haut en bas. Elles racontent des voyages de ROM, et des scènes bibliques et de vie quotidienne polonaise d'autrefois. Et il y a le pavillon américain qui offre cette année de magnifiques sculptures de l'artiste afro-américaine Simone Leigh, reproduites ci-dessous  :

 

En " biennale off", nous avons découvert  les œuvres de Marlène Dumas (Afrique du sud) dans le beau Palazzo Grassi qui fait partie de la fondation Pinault. Notamment celle du mur israélien ironiquement nommé "personnage dans un paysage"  :

et "Salut d'enfant", un enfant qui tente d'attirer l'attention de soldats dans un hélicoptère mais qu'on croirait danser et, enfin "Temps et Chimère",  un personnage et son ombre que Monique et moi adorons et qui a été choisi pour l'affiche de l’exposition . Nous avons acheté l’affiche que nous avons ramenée et fait encadrer pour l'appartement de Sitia.

Mais Venise n'est pas seulement une ville d'art, c'est un musée à ciel ouvert. Je ne me lasse pas de ces couleurs ocrée des maisons qui bordent les canaux, ou de la magnificence des palais du grand canal.

La photo ci-contre est un peu carte-postale mais c'est un vrai plaisir de la faire figurer ici malgré le temps maussade qui lui donne un petit air inhabituel, plus gris et moins éclatant.

La photo de titre est celle d'un bateau magasin de fruits et légumes sur un canal non-loin des Giardini à côté de la Biennale. On croirait un tableau et c'est ce que j'aime à Venise et dont je ne me lasse pas, cette ambiance extraordinaire et cette vie sur l'eau en l'absence de voitures. En revanche il faut reconnaître que le tourisme est une vraie plaie que nous alimentons à notre corps défendant. Mais Venise ne tiendrait pas le coup sans touristes.

Venise fut enfin un moment hors temps quand nous avons fait tous les quatre nos propres masques dans l'atelier d'un artisan. Un moment exceptionnel.

Voici en premier nos masques et quelques magnifiques réalisations de l'artisan :

 

Il y a dans cette ville hors du commun quelque chose d’onirique qui m'avait fait écrire il y a un certain temps déjà :

LE MIROIR DE NOS DESIRS.

 

Venise est un miroir qui s’évapore,

une image que fait vibrer la chaleur.

 

Des horizons roses s'étirent dans le soir

Et s’allongent dans des fards de l’Orient

La pierre, l’eau, les statues, les tableaux

Et même la laideur s’y côtoient.

 

Mais seule y perdure la beauté.

Tu murmures, émerveillé,

Ton regard interroge les rêves de la cité

Et les temps assoupis en son sein.

 

Venise n’est pas ce que l’on voit

Venise est ton miroir et ton mirage

Venise n’est pas ce que l’on croit

Venise est ton désir dans un miroir.

 

 

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