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Stanislas Engrand

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16 Oct 2024

Une randonnée époustouflante

Toutes les photos de cet article ont été prises par Christian et José, qui m'ont autorisé à les publier. Je les remercie chaleureusement.


Depuis très longtemps je voulais visiter une grotte à l'est de la Crète, Pelekita. Elle se situe dans la montagne au dessus de Kato Zakros (photo de titre), plage du bout du monde. Kato Zakros est une baie magnifique et une destination fréquente des crétois, le dimanche. Pour manger, boire (du Raki), et discuter avec enthousiasme et bruyamment dans l'une des nombreuses et sympathiques tavernes du lieu.

J'en avais parlé avec des Crétois qui selon les cas ne connaissaient pas Pelekita ou en avaient entendu parler. D'aucuns de dire que c'était très difficile, d'autres très dangereux, etc. Jusqu'à ce que je rencontre au printemps dernier José Prévot, un Français vivant à SItia, spéléologue pratiquant et membre éminent de la fédération française de spéléologie. Il y a une semaine, il me rappelle pour me proposer de visiter la grotte et d'en profiter pour faire une magnifique randonnée qui se poursuit au delà de celle-ci.

On fixe la date du 16 octobre, veille de notre retour en France. Sont de la rando, outre José et moi-même, Anne, une amie navigatrice qui passe l'hiver à Sitia et Christian, un de nos amis nantais qui séjourne avec sa femme Sylvie, chez nous pour un mois encore. José prépare l'expédition de manière très professionnelle. Combinaisons de spéléo, casques et lampes frontales, assurance auprès de la fédération de spéléologie.

Description rapide de la randonnée :

La rando commence vers le nord à partir de Kato Zakros, pour une distance d'environ 10 kilomètres. Quelques bons dénivelés, des roches variées dont certaines très acérées et coupantes, beaucoup de petites pierres, rendent la randonnée, hors grotte assez physique. Mais c'est magnifique, on chemine en surplombant la mer tout du long dans un lieu sauvage dont les chèvres sont férues.

Au bout une récompense, la magnifique plage de Karoumes et juste avant une petite crique qu'un fort vent rendait risquée pour une baignade.

La plage de Karoumes ci-dessous :

 La petite crique ci-dessous :

Cette plage n'est accessible que par mer, ou par les montagnes par le Nord et le Sud ou encore par l'ouest en traversant une gorge rocailleuse et une oliveraie depuis le village de Hochlakies, Cf. https://stan-engrand.fr/post/show/90. Pour nous ce fut par la montagne en venant du sud. Baignade pour Christian et moi, sieste pour José, clope pour Anne et pique-nique pour tout le monde. Ensuite nous avons pris la gorge décrite précédemment vers Hochlakies où nous avions laissé la voiture de José pour aller retrouver la mienne à Kato Zakros.

 

 

Première partie de la randonnée, vers la grotte de Pelekita :

Je reviens à la première partie de la randonnée, c'est à dire depuis le départ à Kato Zakros. Il nous a fallu environ une heure et demie pour arriver à la grotte, un peu avant laquelle nous avons pu voir cette étrange sculpture rocheuse dans une cavité. José nous donne l’explication. C'est un "plateau stalagmitique". Initialement la cavité était bouchée. Des stalagmites se formaient. L'espace de celle de la photo s'est rempli de fragments de roches comme des remblais jusqu'à ce qu'un plateau vienne se former en concrétions successives au dessus d'elle et des remblais. Tout cela sur des dizaines de milliers d'années jusqu'à ce que la cavité se trouve "trépanée" par des mouvements telluriques. Résultat, cette ouverture sur la cavité qui montre la stalagmite et son plateau.

Le plateau stalagmitique :

 

Puis après une montée dans la rocaille, nous voici devant la grotte.

En zoomant, on remarque le figuier qui s'accroche à la paroi rocheuse, d'où la grotte tire son autre nom : la grotte du figuier (source : https://www.incrediblecrete.gr) :

Ensuite, nous nous préparons pour entrer dans la grotte. Il faut passer les combinaisons et mettre les casques :

 

Nous entrons dans la grotte. Pour descendre, il faut passer des obstacles :

 

 

 

 

 

Ce n'est pas de tout repos et les combinaisons sont vraiment utiles quand on doit faire du toboggan. Elles sont très résistantes.

Après avoir descendu un certain temps, nous voyons encore un peu de lumière du dehors, des rayons de soleil projetés sur les parois :

C'est la première fois que je visite une grotte sans mise en valeur par des lumières artificielles. Ici ce sont nos lampes qui nous permettent de voir autour de nous. En fait la grotte est plutôt un gouffre, dans ce sens que c'est une cavité profonde (on ne descendra qu'à 80 mètres sur les 300 qu'elle mesure. Au-delà, notre équipement n’était pas adéquat).

Les photos des merveilles géologiques que nous avons ensuite découvertes sont regroupées dans l'article suivant.

 

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14 Oct 2024

AURORES ET LEVERS DE LUNE

Je suis lève-tôt, ce qui me donne l'occasion de voir tous les matins le lever du soleil en cette saison depuis notre terrasse orientée à l'est. J'en publie ci-après quelques photos. C'est difficile d'obtenir un bon rendu avec l'appareil du smartphone d'autant que j'ai utilisé le zoom. Mais je trouve quand même ces photos intéressantes.

Autres photos, celles d'un lever de lune, depuis notre terrasse aussi. Le contraste entre les deux levers est toujours saisissant. La lune ne se signale pas avant d'apparaître. C'est un surgissement discret contrairement aux flamboyantes aurores du soleil qui colore l'horizon bien avant d'apparaître depuis la blancheur de l'aube jusqu'à l'aurore puis à son surgissement éblouissant.

Notre séjour à Sitia touche à sa fin. Jeudi prochain nous prenons l'avion pour Nantes avec le Japon en ligne de mire où nous partirons le 3 novembre prochain pour un mois.

 

 

 

 

 

 

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05 Oct 2024

Été indien et sauvetage d'une moto

J'aurais pu continuer l’article précédent en écrivant : "octobre et toujours l'été à Sitia". Ce serait vrai malgré le raccourcissement des jours et la petite fraîcheur de la nuit encore présente au lever du soleil. En revanche les journées sont encore magnifiques et les soirées en terrasse de restaurant ou sur la nôtre, douces aussi. Plein soleil. L'eau reste à une température proche de 25°. Les jours se suivent et se ressemblent mais rien de monotone pour autant. Changement de lieux, recherche de plages agréables et peu fréquentées. Notamment naturistes car la nudité au soleil et dans l'eau n'est pas juste un déshabillage du corps mais une sensation de continuité avec les éléments. Sensation de bien-être total.

Mais aujourd’hui mon récit est celui d'un sauvetage de moto.

Au mois de mai, le hasard m'avait mis en présence d'une moto abandonnée dans le jardin d'une résidence où nous venions voir un ami. Une "bécane" qui avait été belle, une BMW 650. Elle pourrissait sous un arbre depuis près de deux ans. Bien que choqué, je n'étais pas si surpris que ça car c'est ici monnaie courante. Nombre de crétois abandonnent des choses diverses n'importe où. Souvent en pleine nature. Ils n'ont pas le respect de l'environnement. Un jour en randonnée, nous avons trouvé sur le bord d'un chemin dans une oliveraie, une hotte aspirante de cuisine. La liste est longue, pelleteuses, bulldozers ou autres engins de chantiers qui pourrissement le long d'une route... Ou encore cette voiture que nous avons vue en bon état extérieur (peinture, vitres, etc.) maisdeux pneus à plat, à l'entrée d'un village pendant plus de deux ans. Chose étonnante pour nous, Français, personne n'est venue la désosser jusqu'à ce qu'un jour elle disparaisse. Mais en général les choses ne bougent pas. 

Plus étrange et pour nous très choquant : l'irrespect pour l’environnement. On voit de désastreuses et nombreuses décharges à ciel ouvert. A leur décharge, si l'on peut dire, dans mon enfance (années 50) c'était encore fréquent en France. Pour beaucoup de choses j'ai d'ailleurs l'impression de retrouver ici des pratiques de ces années là.

Paradoxalement on trouve comme dans cet autrefois de mon enfance, des artisans capables de réparer ou restaurer des choses diverses qu'en France on vous dirait irrécupérables. Ainsi pour cette moto, un mécanicien m'a fait un devis de réparation plus que correct, après que sa propriétaire ait donné son accord pour que je l'en débarrasse. Après qu'il l'a remise en marche, le mécanicien m'a proposé de la repeindre, la trouvant moche malgré nettoyage. Nouveau devis très correct. Une semaine après je me remettais à la moto. La dernière que j'avais eue, je l'avais revendues il y a 8 ans. Donc un peu d'appréhension.

Bien sûr comme le vélo, on n'oublie jamais. Néanmoins il m'a fallu prendre le temps de retrouver les bons réflexes de conduite et de m'adapter à cette moto. Auparavant j'avais eu des motos de route, bicylindres, au moteur souple, aisées à conduire malgré un poids plus important. Celle-ci est un "trail", monocylindre, robuste, polyvalent, permettant d'emprunter des pistes ou des routes, voire des chemins à peu près carrossables. Mais ça ne ressemble que de loin à ce que j'ai connu auparavant. Le moteur notamment. C'est un gros monocylindre robuste mais le défaut de ce type de moteur est que ça fait un bruit de ferraille à bas régime. Ca fait 10 jours que je pratique et je commence à m'habituer.

Mais je ne la garderai probablement pas, car même si c'est sympa de ma balader avec, mon dos fatigue plus vite qu'avant et Monique n'a pas envie d'en faire. Mais surtout parce que mon idée en voyant l'épave était de la sauver.

C'était pour moi, comme sauver de la mort un animal de compagnie et l'objectif est atteint.

J'en profite pour remercier ici chaleureusement l'ami dont j'ai parlé, sans qui rien n'aurait été possible. C'est lui qui a eu la gentillesse de s'occuper de tout, trouver le bon mécano et lui amener la moto pendant que nous étions en France. Il se reconnaîtra.

Avant restauration :