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Stanislas Engrand

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18 Oct 2024

Extraits de mon dernier recueil de textes poétiques

Mon septième recueil de (20) textes poétiques vient de paraître. Il est disponible au prix de 6 Euros (+2€ pour les frais d'envoi). J'en publie ici quelques extraits :

 

ÉCRIRE 

Dans le silence et le désert 
Écris pour lire en toi, 
Cherche ce que tu peux voir,  
Écoute ce que tu peux entendre. 
Fends les dunes,  
Rejoins les oasis. 
Extraie les mots sableux,  
Fais les couler entre tes doigts. 
Exerce ton toucher à trier 
Un par un les grains d’alphabet. 

 


LES MOTS 

Voyageurs,  
Ils cartographient,  
Nomment,  
Guident en silence, 
Donnent la parole,  
Appellent,  
Se font échos,   
Répondent.  
Ils étonnent par leur discrétion,  
Humbles artisans de la pensée, 
Apparus quand redressé,  
L’animal s’est fait homme. 
Ils nous font tenir debout. 

 


ENTRE LES MOTS  

Déplace ton regard dans les contours, prends le temps d’observer 
avec attention les interstices des mots. D’infimes tesselles y 
forment des mosaïques que la lecture ne voit pas.  
Parallèles qui se coupent, défilés de courbes, visages flous, 
constellations d’étoiles, fleurs, arbres, toiles d’araignées et tant 
d’autres images qui attendent patiemment d’être révélées. 
L’écriture dessine à son insu. 

 


L’INTUITION DE LA CRÈTE 

Silencieux, tu parlais à ton ennui, 
Avais-tu perdu ton souffle ? 
L’ancre de fond tenant, 
L’île s’imposa comme un eurêka 
Rouvrant tes yeux obscurcis. 
Marcher, trouver un cap, 
Devenir étranger, 
Te voir dans des yeux inconnus. 
L’eau transparente, 
La route qui dévale vers Xérocampos 
Les tables bleues de la taverne 
Où le vin est bon, 
Où le tzatziki suffit à te nourrir. 
On chante dans les bars, 
On append la lenteur du soleil. 

 


L’OLIVIER DE KAVOUSSI 

Salue l’olivier comme le faisaient les cultivateurs de soleil et 
d’olives. Regarde ses feuilles argentés, son tronc buriné, ses olives 
huilées. Il est trois fois millénaire.  
Salue avec respect. 
Tu pensais ta mémoire infinie à l’aube de la vieillesse. Tant de 
souvenirs accumulés ! Mais ils ne sont rien au regard des siens. Tu 
seras au mieux centenaire. 
Le vieil arbre chargé d’histoire donne encore des fruits. Il goûte le 
temps avec lenteur. 
Salue l’olivier de Kavoussi, trois fois millénaire.  

 

 

AVEC ARISTOTE 

A Monique et Paqui 


En posant nos pas dans ceux d’Aristote, nous avons lentement 
passé la barrière du temps en sa compagnie amicale. 
La marche et la pensée se nourrissent l’une de l’autre, disait le 
philosophe. 
Quand fatigué, le vieil homme s’est assis sur un banc de pierre, il 
s’est effacé dans les sédiments du temps et nous avons quitté le 
Lycée. 
Aristote a longuement guidé nos pas dans le brouhaha de la 
confuse et bruyante Athènes. 

 


LA VOIX DE L’UNIVERS

La voix me disait : 
Croire en quelque chose ou rien  
Ne change pas le monde. 
Les hommes en quête de réponses 
Inventent celles qui les réconfortent. 
Comme j’insistai elle ajouta : 
Laisse respirer la vie, 
Tourne la tête, ouvre les yeux,  
Vois ces paysage, ces tableaux,  
Écoute les cantates,  
Vois ces nourritures  
Qui te font saliver 
Avant de partager le banquet. 
J’ai goûté la beauté de l’univers. 

 

 

LES GENS QUI PASSENT  

Je regarde les gens passer, 
Leur regard, leur allure  
Indifférents, pressés  
Rêveurs, timides, matamores. 
Je me fonds dans les corps, 
Prends leurs postures 
Imite leur allure, 
Tente de devenir un autre. 
Mêmes squelettes, mêmes chairs 
Vêtements différents, 
Chacun porte son univers 
Chacun porte son mystère 
Je n’y vois pas plus clair. 
Je continue de les observer  
Comme on regarde la pluie  
À travers des vitres embuées.

 

 

ÉTRANGER

Dans ce mot j’entends être,  
J’entends ange  
J’entends danger. 
Étrange étranger,  
Différent, tu me ressembles. 
Tant d’étrange en toi  
Tant de danger aussi. 
Ange et danger me font douter, 
Me rendent à moi-même étranger. 
Mon identité est un leurre 
Au carrefour des couleurs. 
Il n’est rien à comprendre, 
Tout à apprendre. 

 


BIBLIOGRAPHIE 


Romans

 
Hasards objectifs - Roman - disponible en numérique chez l’auteur 
On n’a pas tous un Oncle d’Amérique - Roman - Ed Siloë, 2011 
Décrochage d’un cadre - Roman - Symaxe Edition, 2006 

 

Nouvelles et Poésie 


Heures heureuses - Poésie - Symaxed, 2023  
Caravanes - Poésie - Symaxed, 2022 
Le livre de lumière - Poésie - Symaxed, 2021 
Sauvé par les livres - Nouvelle - Blog 2020 
D’Épidaure à Oradour - Poésie - Symaxed, 2019 
Marcher - Poésie - Symaxed, 2018 
Au-delà des tempêtes - Poésie - Symaxe Edition, 2016 (épuisé) 
Tu vas avoir 40 ans, le journal de Nathalie - Nouvelle - Symaxe Edition, 2016 
Cadeaux de retraite Nouvelle - Symaxe Edition, 2015 
Ca ne marchera jamais - Nouvelle - Symaxe Edition, 2014 
La Reine Christine - Nouvelle - Les Romanciers Nantais, 2013 
Énigme à TIC - Nouvelle - Symaxe Edition, 2012 
Une Nuit place des Vosges - Nouvelle - Symaxe Edition, 2011 
Nestor ou rien d'inutile aux personnes de sens - Nouvelle - Symaxe Edition, 2010 
Les Métamorphoses de Gwenn - Nouvelle - Symaxe Edition, 2009 
Tempus Fugit - Nouvelle - Ouest-France, 1999(épuisé) 

 

Publications professionnelles 


Projet professionnel gagnant - Guide méthodologique - Ed Dunod, 2015 
Se mettre à son compte – Guide méthodologique - Ed Maxima, 2019, 6° édition 
Drôle de coaching - Nouvelle - Symaxe Edition décembre, 2005 
Se mettre à son compte, 1° édition - Ed Maxima 1999 
Comment trouver un bon emploi - Ed du Seuil, 1995

 

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16 Oct 2024

Une randonnée époustouflante

Toutes les photos de cet article ont été prises par Christian et José, qui m'ont autorisé à les publier. Je les remercie chaleureusement.


Depuis très longtemps je voulais visiter une grotte à l'est de la Crète, Pelekita. Elle se situe dans la montagne au dessus de Kato Zakros (photo de titre), plage du bout du monde. Kato Zakros est une baie magnifique et une destination fréquente des crétois, le dimanche. Pour manger, boire (du Raki), et discuter avec enthousiasme et bruyamment dans l'une des nombreuses et sympathiques tavernes du lieu.

J'en avais parlé avec des Crétois qui selon les cas ne connaissaient pas Pelekita ou en avaient entendu parler. D'aucuns de dire que c'était très difficile, d'autres très dangereux, etc. Jusqu'à ce que je rencontre au printemps dernier José Prévot, un Français vivant à SItia, spéléologue pratiquant et membre éminent de la fédération française de spéléologie. Il y a une semaine, il me rappelle pour me proposer de visiter la grotte et d'en profiter pour faire une magnifique randonnée qui se poursuit au delà de celle-ci.

On fixe la date du 16 octobre, veille de notre retour en France. Sont de la rando, outre José et moi-même, Anne, une amie navigatrice qui passe l'hiver à Sitia et Christian, un de nos amis nantais qui séjourne avec sa femme Sylvie, chez nous pour un mois encore. José prépare l'expédition de manière très professionnelle. Combinaisons de spéléo, casques et lampes frontales, assurance auprès de la fédération de spéléologie.

Description rapide de la randonnée :

La rando commence vers le nord à partir de Kato Zakros, pour une distance d'environ 10 kilomètres. Quelques bons dénivelés, des roches variées dont certaines très acérées et coupantes, beaucoup de petites pierres, rendent la randonnée, hors grotte assez physique. Mais c'est magnifique, on chemine en surplombant la mer tout du long dans un lieu sauvage dont les chèvres sont férues.

Au bout une récompense, la magnifique plage de Karoumes et juste avant une petite crique qu'un fort vent rendait risquée pour une baignade.

La plage de Karoumes ci-dessous :

 La petite crique ci-dessous :

Cette plage n'est accessible que par mer, ou par les montagnes par le Nord et le Sud ou encore par l'ouest en traversant une gorge rocailleuse et une oliveraie depuis le village de Hochlakies, Cf. https://stan-engrand.fr/post/show/90. Pour nous ce fut par la montagne en venant du sud. Baignade pour Christian et moi, sieste pour José, clope pour Anne et pique-nique pour tout le monde. Ensuite nous avons pris la gorge décrite précédemment vers Hochlakies où nous avions laissé la voiture de José pour aller retrouver la mienne à Kato Zakros.

 

 

Première partie de la randonnée, vers la grotte de Pelekita :

Je reviens à la première partie de la randonnée, c'est à dire depuis le départ à Kato Zakros. Il nous a fallu environ une heure et demie pour arriver à la grotte, un peu avant laquelle nous avons pu voir cette étrange sculpture rocheuse dans une cavité. José nous donne l’explication. C'est un "plateau stalagmitique". Initialement la cavité était bouchée. Des stalagmites se formaient. L'espace de celle de la photo s'est rempli de fragments de roches comme des remblais jusqu'à ce qu'un plateau vienne se former en concrétions successives au dessus d'elle et des remblais. Tout cela sur des dizaines de milliers d'années jusqu'à ce que la cavité se trouve "trépanée" par des mouvements telluriques. Résultat, cette ouverture sur la cavité qui montre la stalagmite et son plateau.

Le plateau stalagmitique :

 

Puis après une montée dans la rocaille, nous voici devant la grotte.

En zoomant, on remarque le figuier qui s'accroche à la paroi rocheuse, d'où la grotte tire son autre nom : la grotte du figuier (source : https://www.incrediblecrete.gr) :

Ensuite, nous nous préparons pour entrer dans la grotte. Il faut passer les combinaisons et mettre les casques :

 

Nous entrons dans la grotte. Pour descendre, il faut passer des obstacles :

 

 

 

 

 

Ce n'est pas de tout repos et les combinaisons sont vraiment utiles quand on doit faire du toboggan. Elles sont très résistantes.

Après avoir descendu un certain temps, nous voyons encore un peu de lumière du dehors, des rayons de soleil projetés sur les parois :

C'est la première fois que je visite une grotte sans mise en valeur par des lumières artificielles. Ici ce sont nos lampes qui nous permettent de voir autour de nous. En fait la grotte est plutôt un gouffre, dans ce sens que c'est une cavité profonde (on ne descendra qu'à 80 mètres sur les 300 qu'elle mesure. Au-delà, notre équipement n’était pas adéquat).

Les photos des merveilles géologiques que nous avons ensuite découvertes sont regroupées dans l'article suivant.

 

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14 Oct 2024

AURORES ET LEVERS DE LUNE

Je suis lève-tôt, ce qui me donne l'occasion de voir tous les matins le lever du soleil en cette saison depuis notre terrasse orientée à l'est. J'en publie ci-après quelques photos. C'est difficile d'obtenir un bon rendu avec l'appareil du smartphone d'autant que j'ai utilisé le zoom. Mais je trouve quand même ces photos intéressantes.

Autres photos, celles d'un lever de lune, depuis notre terrasse aussi. Le contraste entre les deux levers est toujours saisissant. La lune ne se signale pas avant d'apparaître. C'est un surgissement discret contrairement aux flamboyantes aurores du soleil qui colore l'horizon bien avant d'apparaître depuis la blancheur de l'aube jusqu'à l'aurore puis à son surgissement éblouissant.

Notre séjour à Sitia touche à sa fin. Jeudi prochain nous prenons l'avion pour Nantes avec le Japon en ligne de mire où nous partirons le 3 novembre prochain pour un mois.

 

 

 

 

 

 

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05 Oct 2024

Été indien et sauvetage d'une moto

J'aurais pu continuer l’article précédent en écrivant : "octobre et toujours l'été à Sitia". Ce serait vrai malgré le raccourcissement des jours et la petite fraîcheur de la nuit encore présente au lever du soleil. En revanche les journées sont encore magnifiques et les soirées en terrasse de restaurant ou sur la nôtre, douces aussi. Plein soleil. L'eau reste à une température proche de 25°. Les jours se suivent et se ressemblent mais rien de monotone pour autant. Changement de lieux, recherche de plages agréables et peu fréquentées. Notamment naturistes car la nudité au soleil et dans l'eau n'est pas juste un déshabillage du corps mais une sensation de continuité avec les éléments. Sensation de bien-être total.

Mais aujourd’hui mon récit est celui d'un sauvetage de moto.

Au mois de mai, le hasard m'avait mis en présence d'une moto abandonnée dans le jardin d'une résidence où nous venions voir un ami. Une "bécane" qui avait été belle, une BMW 650. Elle pourrissait sous un arbre depuis près de deux ans. Bien que choqué, je n'étais pas si surpris que ça car c'est ici monnaie courante. Nombre de crétois abandonnent des choses diverses n'importe où. Souvent en pleine nature. Ils n'ont pas le respect de l'environnement. Un jour en randonnée, nous avons trouvé sur le bord d'un chemin dans une oliveraie, une hotte aspirante de cuisine. La liste est longue, pelleteuses, bulldozers ou autres engins de chantiers qui pourrissement le long d'une route... Ou encore cette voiture que nous avons vue en bon état extérieur (peinture, vitres, etc.) maisdeux pneus à plat, à l'entrée d'un village pendant plus de deux ans. Chose étonnante pour nous, Français, personne n'est venue la désosser jusqu'à ce qu'un jour elle disparaisse. Mais en général les choses ne bougent pas. 

Plus étrange et pour nous très choquant : l'irrespect pour l’environnement. On voit de désastreuses et nombreuses décharges à ciel ouvert. A leur décharge, si l'on peut dire, dans mon enfance (années 50) c'était encore fréquent en France. Pour beaucoup de choses j'ai d'ailleurs l'impression de retrouver ici des pratiques de ces années là.

Paradoxalement on trouve comme dans cet autrefois de mon enfance, des artisans capables de réparer ou restaurer des choses diverses qu'en France on vous dirait irrécupérables. Ainsi pour cette moto, un mécanicien m'a fait un devis de réparation plus que correct, après que sa propriétaire ait donné son accord pour que je l'en débarrasse. Après qu'il l'a remise en marche, le mécanicien m'a proposé de la repeindre, la trouvant moche malgré nettoyage. Nouveau devis très correct. Une semaine après je me remettais à la moto. La dernière que j'avais eue, je l'avais revendues il y a 8 ans. Donc un peu d'appréhension.

Bien sûr comme le vélo, on n'oublie jamais. Néanmoins il m'a fallu prendre le temps de retrouver les bons réflexes de conduite et de m'adapter à cette moto. Auparavant j'avais eu des motos de route, bicylindres, au moteur souple, aisées à conduire malgré un poids plus important. Celle-ci est un "trail", monocylindre, robuste, polyvalent, permettant d'emprunter des pistes ou des routes, voire des chemins à peu près carrossables. Mais ça ne ressemble que de loin à ce que j'ai connu auparavant. Le moteur notamment. C'est un gros monocylindre robuste mais le défaut de ce type de moteur est que ça fait un bruit de ferraille à bas régime. Ca fait 10 jours que je pratique et je commence à m'habituer.

Mais je ne la garderai probablement pas, car même si c'est sympa de ma balader avec, mon dos fatigue plus vite qu'avant et Monique n'a pas envie d'en faire. Mais surtout parce que mon idée en voyant l'épave était de la sauver.

C'était pour moi, comme sauver de la mort un animal de compagnie et l'objectif est atteint.

J'en profite pour remercier ici chaleureusement l'ami dont j'ai parlé, sans qui rien n'aurait été possible. C'est lui qui a eu la gentillesse de s'occuper de tout, trouver le bon mécano et lui amener la moto pendant que nous étions en France. Il se reconnaîtra.

Avant restauration :

 

 

 

 

 

Après restauration :

 




Commentaires


06/10/2024 17:29
Meriem

Beau travail pour un joli résultat ! Contente de te lire, c'est toujours un bon moment de plaisir surtout en ce moment où je suis + ou - clouée à la maison. Grosses bises à vous deux.

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