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Stanislas Engrand

Articles dans la catégorie : Crète 2019-2020

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23 Dec 2019

23 décembre

Le 21 je devais prendre le ferry  à Igoumenitsa (nord-ouest de la Grèce) pour Ancône ("milieu" de la côte est de l'Italie), afin de réduire les trajet en voiture vers Prulla dans la maison de Marc et Katia. Sinon il faut passer par Bari au sud dans les Pouilles ou Brindisi, encore plus au sud. Économie de fatigue d'environ 400km.

Parti des Météores vers midi j'avais tout mon temps et prévoyais une visite de Janina (Ioanina) sur ma route. Drôle de ville, au bord d'un lac qui fait penser à ceux d'Annecy ou Genève. Avec restos, cafés et terrasses partout sur le bord. Assez charmant sauf qu'il pleuvait et que le vent commençait à souffler sérieusement. Mon chapeau m’en fut témoin. C'est un bon anémomètre. Quand il s'envole, je sais que le vent commence à se lever... A part le lac et un vieux petit quartier derrière un reste de château et des bouts de remparts et une petite mosquée byzantine transformée en musée, pas grand chose d'intéressant. Sauf ce deux roues génial à capote, ici très répandu (ça doit aussi très bien jouer l'anémomètre). Donc repli sur un bar salon de thé, où un chocolat chaud et un copieux baklava me réconfortèrent, d'autant que comme souvent dans ce genre de bar-pâtisserie, le chocolat était servi avec un morceau de gâteau léger (cf. photo).

Puis je repris la route vers Igoumenitsa. Plus besoin d'anémomètre, les informations autoroutières signalaient des vents violents. La trajectoire de la voiture s'en ressentait sérieusement et je dus réduire ma vitesse aussi sérieusement.

Arrivée à Igoumenitsa sous la pluie et la tempête qui se levait. Ça promettait une traversée houleuse et je me félicitais d'avoir réservé une couchette qui m'éviterait le mal de mer. Il faisait un temps de chien (je plains les canidés) et les ferries avaient du retard. J'étais arrivé comme prévu 2 heures avant le départ fixé à 11h30. Inorganisation totale : aucun agent portuaire, une fois les guichets et contrôles passés. Je me mets dans la seule file d'attente. Un ferry arrive, qui n’était pas le mien, puis manœuvre et revient pour s'amarrer un peu plus loin. Une file de camions me cache en partie les autres quais mais, vers 11h30 arrive enfin mon bateau. Il se présente vers la file des camions dont aucun ne bouge. J'envisage d'aller me présenter mais impossible de dégager la voiture, coincée par les autres, devant, derrière et sur les côtés. Le temps que j'y aille à pied, il était parti. Je me dis qu'il allait faire comme le précédent une manœuvre. Eh non !  Il avait vraiment largué les amarres. Je trouve enfin un agent du port qui me dit que je n'avais plus qu'à changer mon billet pour Bari. Ce que je fis évidemment en me forçant à rire de crainte d'en pleurer. Consolation, l'échange se fit sans problème bien qu'avec une compagnie différente. Ceci dit je me suis vraiment pris à rire de la situation : j'avais mon ferry sous les yeux et je l'ai loupé. L’explication, outre l'inorganisation portuaire qui aurait dû susciter ma vigilance, est qu'il y avait peu de passagers et encore moins de véhicules pour Ancône. Donc embarquement super rapide comme la compagnie en question "Anek-superfast". Le trajet en voiture depuis Bari vers Prulla s’annonçait fatigant (800km). Heureusement, au nord de Rome le temps était magnifique.

Marc m'a très gentiment réduit le trajet en me proposant de dormir à Florence dans leur appartement dont les voisins avaient la clef. 120km de moins dans ces circonstances c'est une manne. Douche, dîner d'un Prosecco et des petits sandwichs d'apéro du bar sur la place à côté. Dodo à 9h30 d'une traite jusqu'à 6h30. frais comme un gardon (idée de "mot du jour", d'où vient cette expression ?). Ce matin, temps magnifique à Florence comme en témoigne la photo depuis la terrasse de l’appartement, pas terrible (la photo, pas l'appartement), où malgré toits et antennes on aperçoit Fiesole sur la colline.

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21 Dec 2019

21 décembre

Brouillard rapidement dégagé ce matin, ce qui m'a laissé le temps de visiter un dernier monastère dont une monographie sur le web m'avait alléché hier soir alors que je pensais quitter rapidement les Météores ce matin. C'eût effectivement été dommage de le rater. C'est le monastère de Varlaam qui je mets au sommet de tout (c’est le cas de le dire). L’église du Grand Monastère (GM) est beaucoup plus riche que celle de Varlaam mais ce dernier est beaucoup plus intéressant à visiter. Ses fresques sont en moins bon état mais possèdent le charme un peu suranné des vieilles choses patinées et légèrent écaillées. Léglise est très intéressante par son architecture, comme deux églises collées l'une à l'autre (cf.photo). Le Narthex semble être son jumeau et possède aussi une coupole. Il possède en outre un  plus riche musée que celui de GM et il possède des photos d'archives ainsi qu'un film ancien montrant la vie monastique et notamment le fonctionnement du filet (monte-homme/charges). Le fléchage du monte-charge ou filet, indique "to the net". A première vue on se demande ce que le web vient faire ici. Non, non, c'est comme au tennis, c’est le filet, métonymie du monte-charge (cf. Photo du cabestan dans la pièce où se trouve la plateforme du''net'''). Et cerise sur le gâteau de magnifiques toilettes...

Enfin, quand on voit la taille de la barrique, il n'y a pas de doute les moines aiment le vin et devaient avoir très soif. L'un d'entre eux m'a indiqué qu'ils étaient actuellement 11. 1100 litres chacun...

J'ajoute la photo de la crèche géante dans une grotte. Magnifique et saisissante idée et c'est encore plus beau la nuit, quand elle est lluminée mais difficile à ''photosmartphoner''.

Cette fois, j'arrête. Je vais doucement rouler jusqu'à Igoumenista en visitant sur la route Janina (Ionina) connu à cause d'Ali Pacha et... le comte de Monte Christo.

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20 Dec 2019

20 décembre

J'ai pu visiter deux monastères aujourd'hui malgré le brouillard. Ca avait un côté "Le nom de la rose". Pour aller vite à ce que j'ai vu de plus beau, c'est l'église du monastère de la Transfiguration, dit Grand Météore, historiquement le premier des monastères, construit par Saint Athanase au sommet d'un "pain de sucre" assez large et trappu, de 600m de haut. Contrairement aux autres églises, qui sont souvent très petites, celle-là est assez vaste et c'est un enchantement visuel. Des fresques partout, des icônes, un lustre de très grande circonférence encore en usage avec des bougies. Des encensoirs et autres objets de culte, manifestement en or et en argent pour certains. Les fresques d'un grand Narthex représentent des scènes de décapitation, de supplices divers des saints. Les scènes sont répétitives mais parfois drôles par leur naïveté (celle-ci par exemple : un martyr qui courbe la tête, un bourreau qui tend son épée et un personnage - femme ou homme ? - qui tient une bassine pour récupérer la tête, tous trois ayant l'air de jouer gaiement leur rôle) mais les couleurs sont magnifiques et de l'ensemble, si l'on fait abstraction de la violence et de la cruauté des représentations, émane une sensation de calme et de paix. Malheureusement prendre des photos dans l'église est interdit. Le monastère possède par ailleurs un musée riche de fabuleux ouvrages anciens originaux ; un cellier qui sert de mini-musée des travaux de menuiserie et charpenterie. On y voit une barrique enserrée dans des presses de mise en forme (cf. photo ici autorisée). On découvre aussi une antique cuisine (photo). Et un truc marrant : une sorte de gong en bois (photo) qui évoque une sorte de très long joug, sur lequel on tapait avec un maillet pour appeler aux offices, aux prières et aux repas. Dans un long couloir sont exposées des représentations des deux guerres mondiales, pourquoi ici ? Je n'ai pu résister à joindre ici la photo d'un tableau représentant un nazi qui tombe dans un ravin en essayant de hisser son drapeau en haut d'un météore. A l'entrée du monastère est exposé l'ancien cabestan qui permettait de treuiller les filets à pèlerins et à approvisionnement.

Le deuxième monastère que j'ai visité s'appelle Rossanou et, contrairement à celui du grand Météore, celui-ci est petit. Son principal intérêt est dans sa situation vertigineuse au sommet d'un pic relativement étroit. Vertige garanti à ceux qui y sont comme moi, sujets. L'église, petite et sombre possède de très belles fresques. C'est une particularité des églises orthodoxes, aujourd’hui encore, que j'aime beaucoup : tous les murs et plafonds sont peints.

A 18 heures j'ai rendez-vous pour l’apéro avec Tomasz qui est polonais et qui a fait des études à Rennes. Je l'ai rencontré au Grand Météore. Il circule pour un temps en train et en vélo. Dans les météores, ça développe les mollets. J'ai découvert son blog, de grande qualité (il est peintre et pratique la vidéo) dont voici l'adresse : https://be-amazed.com

Demain sera mon dernier jour de l'année en Grèce. Nous nous embarquons ma voiture et moi à Igoumenitsa à 23h30 pour Ancône. Après-demain soir je serai à Prulla chez Marc.

J'ai mis, dans la rubrique "réflexion", un court article sur le mot "oxymore". Le prochain sera "hypocoristique".

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20 Dec 2019

19 décembre

Le monastère de la photo en contre-plongée est celui de Saint-Nicolas Anapafsas, le seul que j'ai pu visiter le 19. A mon réveil, c'était le brouillard sur le site et même dans le village. J'ai donc pris le parti d'attendre en lisant et en écrivant. C'est seulement vers 11h30 que ça a commencé à se lever. Le temps de me préparer, j'arrivai à ce monastère vers 12H30. Il est petit mais possède l'avantage d'être en quelque sorte en résumé ce que les autres monastères sont. De belles maisons de pierre, des parquets et des aménagements en bois, des icônes évidemment et de belles enluminures, des fresques et des magnifiques objets tels des chandeliers ou des lustres et divers objets de culte souvent en or ou en argent. Et puis ce côté vertigineux et en général (de nos jours) un ascenseur pour les approvisionnements. Lors de leur développement au XIV°, initié par Saint Athanase venu du mont Athos, il n'y avait que des réseaux d'échelles et parfois des escaliers quand la roche s'y prêtait et par la suite des filets à moine ou à provisions, montés à l'aide d'un treuil. Avant ce développement monastique, depuis le XI°, les Météores abritaient de nombreux ermites dans de grottes. Il est vrai que ce sont des lieux hors du commun par leur silence et le sentiment d'élévation, comme sur les sommets en montagne en général. Ils prêtent à la méditation. Pour ce qui est du nom de ce premier monastère que j'ai pu visiter, je cite un guide touristique, Infotouristmeteora : "On ne connaît pas avec précision l’origine du nom du monastère Saint-Nicolas Anapafsas. Il est vraisemblablement dû à un ancien fondateur que l’on pourrait situer au XIVe siècle, au début de la vie monastique sur le rocher. Certains historiens avancent l’hypothèse que le nom Anapafsas est étymologiquement associé au verbe “αναπαύομαι” (se reposer); le qualificatif "Anapafsas" devrait donc signifier lieu de repos et d’ agrément" (https://www.infotouristmeteora.gr).

Par la suite, les monastères fermant en général à 14h en hiver, j'ai fait le tour des Météores par la route, m’arrêtant à chaque point de vue (nombreux) sur les différents météores, leurs monastères et la plaine. Puis je suis allé m'acheter des légumes pour faire une soupe dont je rêvais pour le dîner. C'est agréable d'avoir une vraie cuisine dans une vraie maison où l'on peut vivre comme chez soi, en l’occurrence cuisiner.

J'ai trouvé vraiment amusant et sympathique le tableau du moine et des chats. En fait, ça m'avait déjà fait ça avec les popes de la Saint Spiridon, avec leur barbe, ils ressemblent tous au Dumbledore d'Harry Potter, qui lui-même est une sorte de Merlin l'enchanteur.

Ps : Étymologie de Météore : "nom masculin, du grec, élevé, qui se passe en l'air" (source : https://dicocitations.lemonde.fr).

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20 Dec 2019

18 décembre

Tetarti 18 dekembris

Arrivée du ferry d'Héraklion au Pirée, le mercredi 18 à 7h , temps magnifique au Pirée, un peu frais à cette heure là.

Je suis descendu dans le garage, pour récupérer ma voiture mais la télécommande n’avait aucun effet. Impossible d’ouvrir les portières. J’ai pris la clef mécanique de secours qui est sertie dans la télécommande. J’ai pu rentrer dans la voiture mais impossible de la démarrer. J’ai mis quelques secondes avant de réaliser que j’avais laissé les veilleuses allumées. Pourtant un signal sonore l’indique quand on sort de la voiture. Je pense que le vacarme métallique dans le ventre du ferry ne m’avait pas permis d’entendre le signal. Bref, plus de batterie ! Impossible de démarrer. Comme il n’y a qu’une batterie commune avec le système hybride et qu’il ne faut pas y toucher, d’ailleurs inaccessible sous le siège arrière, j’ai mis un certain temps à découvrir dans le mode d’emploi, une prise spéciale sous le capot pour un câble de secours. Mais l’employé de la compagnie de ferry qui avait le câble de secours ne voulait absolument pas lancer suffisamment son moteur et je n’ai pu démarrer faute de puissance électrique. J’ai dû appeler l’assistance Toyota. Au bout de trois quarts d’heure est arrivé un sauveur avec une puissante batterie (qui tenait dans sa main, waouh la techno !). Ça a démarré aussitôt. Merci Toyota. Il est à présent 9 heures passées. Il fait 16°.

En route vers les Météores. Embouteillages à la sortie d'Athènes sur le périphérique, comme d'habitude. Puis alternance d' autoroutes, et de nationales puis route de montagne. Une demi-heure dans le brouillard avec quelques fous-furieux qui roulent trop vite sans lumières et ensuite route nationale dans la plaine de Thessalie. 450 kilomètres et fatigue à mon arrivée vers 15h. Au fur et à mesure de ma montée vers le Nord, j'ai vu régulièrement descendre le thermomètre de voiture, de 16° à Athènes, à 6° à l'arrivée.

A l'approche des Météores, tout était dans le nuage et puis soudain, alors que j'étais à deux kilomètres du village de Kastraki où se trouve mon Rbnb, une trouée dans les nuages a dégagé quelques montagnes dans un spectacle féérique, où la lumière du soleil de fin d'après-midi faisait un éclairage un peu étrange et dégradé à proportion de l'épaisseur des nuages diaphanes. Le temps de m'arrêter, c'était moins spectaculaire et les photos n'ont pu capter ce que je décris. Dans ce genre de circonstance, je me rends compte, du côté très limité de l'appareil de photo du smartphone. Très pratique et bonne résolution, mais impossible de jouer sur la focale. J'envisagerais bien d'acheter un réflex avec un zoom correct mais ça ne se tient pas comme les scout "toujours prêt" dans le poche.

Dans le genre bourde j’ai remis ça quand fatigué je suis arrivé dans le village de Kastriki au pied des Météores où j’ai un logement (super charmante petite maison bien équipée, très cosy). A peine l’hôte parti, je suis sorti prendre mes bagages dans la voiture en oubliant la clef de la maison et mon smartphone à l’intérieur. Eh oui, la fatigue de la traversée, le stress du matin et 450 km de route ! Voilà le n’importe quoi qui s’installe. Heureusement j’avais mon ordi dans la voiture et, d’une auberge wifisée j’ai mis un message à l’hôte par le site Rbnb. Une demi-heure après, il est arrivé et je me suis confondu en excuses mais comme toujours (presque) il a fait preuve de la délicieuse serviabilité des Grecs (presque tous). Quand je pense à la grossièreté moyenne des français, ça fait pâlir d’envie. Et, comme on dit jamais deux sans trois, après avoir dîné à la même auberge, d’un délicieux souvlaki de porc ; au moment de payer, j’ai embarqué le trousseau de clefs du restaurateur posé à côté de la caisse, croyant que c’était le mien et ne m’en suis aperçu qu’une fois chez moi en tentant d'ouvrir la porte avec sa clef. Lui ne s’était aperçu de rien. Dieu merci c’était tout près de chez moi. Bref, actes manqués à trois reprises. En une seule journée il y avait presque de quoi entendre rire Freud dans sa tombe.

Demain si le temps le permet je visiterai les Météores. Ce soir il fait froid. Hier midi je prenais mon dernier bain d'automne en Crète. Compensation, à Nantes je pourrai reprendre la natation en piscine.

 

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