Changement climatique

Le temps est magnifique. Depuis une semaine on n'a plus besoin de l'appoint nocturne de chauffage et l'on commence à voir un certain nombre de personnes se baigner. Je crois que nous n'allons pas tarder à nous y essayer.

Pour le deuxième jour un phénomène de différence de températures dans l'air et sur l'eau (photo de titre) évoquant plutôt une vallée de montagne que la mer se produit : une assez épaisse couche nuageuse au ras de la mer dans la baie de Sitia par dessus laquelle on voit la montagne en face de chez nous. Nous n'avions jusqu'à présent jamais vu ce phénomène mais peut-être parce que cette année nous sommes arrivés beaucoup plus tôt que les deux années précédentes.

Ca n'a probablement rien à voir mais les Crétois le disent, le climat change et les conséquences se font sentir. L'ensoleillement et la température sont plus élevés qu'avant pour cette période. Tout est précoce cette année. Des fruits qu'on trouvait sur les étalages fin avril / début mai comme les mousmoulos (savoureuses nèfles du Japon) sont déjà mûrs dans les endroits ensoleillés. C'est assez inquiétant car les conséquences se font sentir sur les réserves en eau. Habituellement abondantes à cette période de l'année, elles sont limites car peu de neiges est tombé cet hiver sur les massifs montagneux. Comme l'Est de la Crète est quasiment en monoculture d'olivier, les conséquences sur la production d’olives sont importantes et le prix de l'huile d'olive a considérablement augmenté. Environ 50% en un an. 

Nous avons découvert un endroit de Sitia que nous ne connaissions pas près de la forteresse vénitienne, Kazarma, avec de petites rues très pentues dont certaines en escalier et toujours de nombreux chats

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SITIA PRINTEMPS 2024

Le printemps a vraiment commencé. Nous avons majoritairement du beau temps depuis notre arrivée malgré un jour de pluie. La fraîcheur arrive rapidement en fin de journée dès que le soleil décline. Les nuits sont encore un peu fraîches (14/15°) mais dans la journée, le thermomètre monte à 20/22°.

Nous avons repris nos balades dans la montagne. Dans les oliveraies le sol est tapissé de fleurs jaunes assez petites qui m'évoquent des renoncules mais je ne sais pas leur nom. Elle vont disparaître rapidement pour laisser place aux anémones qui à leur tour, feront place à d’autres et notamment aux délicieux glaïeuls d'Italie qui sont fins et délicats (photo ci-dessous "empruntée"au site Gaillac rando).

Les amandiers sont en fleur et nous avons encore trouvé des mimosas magnifiques. On trouve encore des oranges. Malheureusement certaines orangeraies sont laissées à l'abandon et beaucoup de fruits pourrissent, oranges, pamplemousses, citrons et encore quelques mandarines.

Ci-dessous un bouquet de fleurs d'amandier et de mimosa.

Aujourd’hui c'est la fête de l'indépendance, l'une des deux fêtes nationales officielles car, particulrité grecque il y en a bien deux en Grèce,  l'autre étant la fête du "ochi", fête du non à Mussolini qui voulait entrer en Grèce le 28 mars 1940, cf.https://stan-engrand.fr/post/show/262.

La guerre d'indépendance de la Grèce, gagnée contre les Ottomans en 1928 a donné lieu à une guerre sanglante de 1821 à 1828.La république proclamée le 25 mars 1821 en a marqué le début. En 1828 après la victoire contre contre les Turcs, les alliés de la Grèce  (Russie, Angleterre, France) ont imposé un régime monarchique et mis sur le trône un prince bavarois, Othon 1°. La première république a été abolie.

Une deuxième république verra le jour de 1924 à 1935, pour de nouveau être remplacée par la royauté qui ne sera finalement à son tour définitivement abolie qu'en 1974 lors de a chute de la dictature des colonels (1967/1974).

La troisième république aura tout juste 50 ans l'an prochain...

ATHÈNES MARS 2024 / 2

Tout près du magasin de mode sympathique que l'on voit sur la photo de titre, se trouve une maison magnifiquement restaurée. Elle se visite en tant que plus ancienne maison d'Athènes. C'est une maison de maître datant de l’occupation ottomane. Il faut imaginer qu'autrefois, il y avait par derrière de vastes étendues d'oliviers et de vignes. L'huile et le raisin étaient pressés sur place dans des pressoirs au rez de chaussée de la maison.

Ci-dessous la façade sur cour derrière un mur qui l'isole de la rue.

Sur la photo suivante, on voit l'arrière de la maison avec ses fenêtres en saillie caractéristiques de la période ottomane.

A l'étage, une galerie ouverte dessert toutes les pièces.

On peut même y chercher Charly...

mais c'est Monique...

Un salon

Et un moucharabié qui permettait d'avoir une vue plongeante sur le salon  

ATHENES MARS 2024

Après une visite à notre oncle Gaston à Mandelieu, nous avons gagné Athènes. En tout depuis Nantes, 4 avions, Nantes-Nice, Nice-Rome, Rome-Athènes, et enfin Athènes-Sitia. C’était un peu fatigant, surtout les attentes en aéroport et particulièrement, lors d'une correspondance à Rome de 4 heures. C'est toujours un bonheur d'atterrir sur le petit aéroport de Sitia où l'on descend de l'avion directement sur le tarmac pour rejoindre à pied les bâtiments.

A Athènes, nous avons profité de la correspondance pour passer une soirée dans un quartier que nous aimons particulièrement, Pangrati, et une matinée de découverte d'un lieu que nous ne connaissions pas. Il s'appelle Anafiotika et fait partie du quartier de Plaka sous l'Acropole, le mont le plus célèbre d'Athènes où est situé le Parthénon. La photo-titre de cet article montre une affiche touristique dans l'encadré de laquelle on peut voir une reconstitution du Parthénon au temps de Périclès. Comme tous les temples grecs, il était peint et les ruines que nous admirons ne permettent pas de s'en rendre compte. Je me demande si j'aurais aimé, tant les ruines possèdent leur charme propre.

Le soir alors que nous nous rendions vers un restaurant à la déco un peu baroque que nous aimons particulièrement, Μαγεμένος Αυλόσ La Flute Enchantée, nous avons vu de jolis jets d'eau multicolores, qui en fondu-enchainé passent d'une couleur à l'autre de manière cyclique. 

Μαγεμένος Αυλόσ (Magemenosos Avlos) est un restaurant-cabaret dont le patron qui a dépassé notre âge ressemble à Bruno Coquatrix, un homme charmant toujours tiré à quatre épingles qui parle Français, comme les gens de sa génération qui l'apprenaient en première langue étrangère au lycée.

Tous les soirs des musiciens et chanteurs se produisent. Pour nous c’était un pianiste et une chanteuse.

Le lendemain matin, nous avons visité un quartier peu étendu au sein de celui de Plaka, Anfiotika, dont on dit que c'est une île dans la ville, ou encore les Cyclades à Athènes. Son nom, diminutif d'Anafi, vient de cette île toute petite des Cyclades. Elle était peuplée de tailleurs de pierres très réputés que les Athéniens avaient sollicités au cours du 19° siècle pour reconstruire Athènes largement détruite lors des batailles de la guerre d'indépendance contre les Ottomans (qui n'a finalement pas abouti à une république). Les rues de ce quartier sont très étroites et ne permettent pas aux voitures d'y pénétrer.

On y trouve un monastère et son église de style byzantin où quelques moines vivent encore comme celui de la photo, qui dort paisiblement sous l'ombrage du cloître.

Une autre curiosité à Anafiotika : près de la maison d'un peintre disparu, on trouve des peintures sur des pierres qu'on voit ci-dessous en gros-plans.

Ces mini-fresques sont difficiles à débusquer comme on peut le voir sur la photo suivante. Mais dès qu'on en a repéré une, l’œil s'exerce à voir les autres de proche en proche.

Dernier bain de mer ?

BALADE ET BAIGNADE A SPINALONGA

La météo crétoise nous a fait un beau cadeau hier : temps magnifique, soleil radieux température oscillant entre 25 et 27° selon lieux et moments. La veille il faisait un temps d'automne un peu gris avec des éclaircies et du vent. Donc nous en avons profité pour faire une balade dans un lieu que nous n'avions pas encore découvert : la presqu'ile de Spinalonga. C'est tout près de la jolie ville d'Agios Nikolaos. 

C'est au nord de cette presqu'ile de Spinalonga que se trouve la petite ile du même nom, rendue célèbre par sa forteresse vénitienne et qui fut pendant toute la première moitié du 20° siècle transformée en léproserie, ce que raconte le beau roman de Victoria Hislop : L’île des oubliés. Les crétois l'appelaient quant à eux  "l'île de la peur". Une centaine de mètres sépare la presqu’ile et la petite ile de la peur.

Cette presqu'ile n'est pas habitée et c’est un très beau lieu de promenade et de baignade. En suivant le chemin côtier, nous avons trouvé de magnifiques criques comme celle qui est en photo de titre. Malheureusement elles sont peu accessibles. Celle de la photo était bordée par un rocher évoquant un crocodile.

Le vent soufflait du sud par petites rafales mais la petite plage que nous avons adoptée était orientée à l'est et par conséquent protégée. Là nous nous sommes baignés et pas besoin de maillot nous étions seuls. Plus de touristes à cette période. En face de nous, après le crocodile précédent, une petite île qui ressemblait à un grand lézard.

Peut-être sera-ce le dernier bain avant notre retour en France mercredi via Athènes mardi pour quelques belles visite notamment de la merveilleuse fondation Goudouris qui abrite la magnifique collection d'art contemporain de ce couple amateur d'art (https://stan-engrand.fr/post/show/236). Nous prenons l'avion mardi 28 matin mais il nous reste encore demain lundi pour, peut-être, notre ultime bain de la saison.

RANDO A TOPLOU

La veille, je suis allé en randonnée avec notre amie Anne. Monique évite les randonnées escarpées depuis sa chute de l'an dernier dans la gorge de Richtis. Cette fois il s'agissait de la gorge de Toplou en dessous du monastère du même nom (cf. photo ci-dessus), dont j'ai parlé plusieurs fois, notamment il y a 4 ans (https://stan-engrand.fr/post/show/92) lorsqu'avec Didier qui était venu passer un moment en Crète, nous avions randonné dans cette gorge en perdant un temps fou à chercher le chemin mal tracé et pas balisé. Aujourd'hui il est bien balisé, parfois trop et parfois presque pas assez ce qui oblige à chercher les balises quand elles ne sont pas immédiatement visibles. Mais rien à voir avec la galère d'il y a 4 ans.

Un peu en dessous du monastère, on démarre par un passage plein de roseaux et quelques palmiers avant d'attaquer la partie rocheuse et rocailleuse, comme le rappelle cette photo tirée de mon blog de 2019

les paysages suivants n’ont pas la douceur végétale du début mais proposent des vues magnifiques sur impressionnants rochers.

Comme en témoignent les photos, c'est un paysage très minéral avec des falaises aux formes étranges et contenant beaucoup de grottes pas forcément d'allure accueillante. Il y a quelques passages un peu acrobatiques où il faut s’aider des deux mains pour passer des rochers un peu imposants. Mais au final rien de très difficile sans faire  partie des chèvres que j'évoque dans le poème que je recopie ici  publié dans mon dernier recueil.

TOPLOU

Nom magique, monastère au dessus de la gorge, paysage sauvage,

Dont on voit de loin le clocher, les palmiers, Oasis fertile au milieu de terres arides.

Lieu d’érudition, de recueillement, de massacres, de résistance,

Où des moines cachèrent des partisans.Lieu de mémoire, générosité.

Ici tout est beau, lauriers, bougainvillées, oliviers, vignes, pierres de taille, Église enluminée, sombre et méditative.

Ici tout est bon, vin miel, confitures, bergamote confite.

Tu descends dans la gorge peuplée de chèvres.

Agiles elles passent où les humains ne peuvent passer.

Elles n’ont peur de rien ni de personne.

Au sommet d’un mont, trois d’entre-elles surveillent la gorge

Ainsi que des guetteurs indiens.

En bas, une autre, dressée pattes avant contre un arbuste noueux, se hisse pour arracher feuilles et baies parcimonieuses.

Elle ne se soucie pas de nous, ne nous regarde pas et grimpe dans l’arbre.

Toplou appartient aux chèvres agiles et fières.