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Stanislas Engrand

Articles dans la catégorie : Journal

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19 Nov 2024

Fukuoka

De nouveau la ville. Fukuoka est la capitale de l'île de Kyushu, la plus au sud des 4 principales îles formant le Japon, très vaste archipel. Un peu plus peuplée que Kyoto, elle reste à taille presque humaine. Mêmes caractéristiques : de nombreux temples en pleine ville dont le plus ancien temple Zen du Japon au milieu d'un très grand parc. 

Durant notre voyage nous n'avions jusqu'à présent pas vu l'intérieur d'un temple. C'est réservé aux pratiquants de la religion concernée, tantôt shintoistes tantôt bouddhistes. Ici nous avons pu le faire. On le voit en photo. Dans ce même temple bouddhiste, une construction en bois, haute de l'équivalent de 5 étages, abrite la plus grande statue en bois de Bouddha du Japon. On l'a trouvée belle et émouvante. Le bois lui confère une grande douceur.

Comme toutes les grandes villes au Japon, une tour de télécommunication est érigée très haut, ici à près de 200m en comptant l'antenne. On ne peut monter qu'à 123 mètres et là haut nous avons déjeuné. De l'extérieur la tour ressemble à un immeuble fin et élégant mais c'est une structure métallique creuse recouverte de panneaux de verre. 

Le centre de Fukuoka où se situe notre hôtel possède de très nombreux grands magasins et centres commerciaux sans compter le nombre de magasins des immenses galeries souterraines du métro. C'est impressionnant et fatigant. Près du fleuve est un immense complexe appelé Canal City où circulent des petits canaux sur lesquels régulièrement on peut assister à un spectacle de jets d'eau et de lumière dans une musique assourdissante. Cette hyperconsommation urbaine nous interroge. Les gens semblent consommer avec frénésie. C'est indigeste et presque répugnant. Tout le quartier est illuminé quand vient le soir. Dans cette furieuse féerie commerciale, subsistent malgré tout plein de petites roulottes/restaurants qui s'installent sur le bord du fleuve le soir. C'est très apprécié mais il faut faire la queue.

Nous partons ce matin du 20 à Nagasaki par le Shinkansen, l'équivalent du TGV, d'où je rédige cet article. Pour la première fois depuis une semaine le soleil est de retour.

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14 Nov 2024

Naoshima

Nous sommes ici dans l'île de Naoshima pour 3 jours. L'agence nous a réservé un "glamp dome", mélange de yourte et de tente qui bien que cher, est moins onéreux que l'hôtel qui est hors de prix. Le glamping est un mot valise réunissant glamour et camping.

A partir de 20 heures on peut s'asseoir pendant une heure autour d'un feu de camp. C'est assez sympa, bon enfant. L'hôtesse, Omiko est une jeune femme montée sur ressort qui fait tout très vite, parle assez mal anglais mais fort et dune voix très aigüe. Admirablement serviable, elle est sympathique mais son énergie est un peu fatigante.

On voit sur une photo notre "chambre" et sur une autre la vue depuis la-dite chambre. Souvent des poissons sautent hors de l'eau tandis qu'un héron se tient sur la petite digue. Sur une des photos on le distingue qui vient de la quitter en prenant son envol.

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15 Nov 2024

Naoshima (suite)

Naoshima est une petite île de la mer intérieure. En perte de vitesse économique et démographique à la fin du siècle dernier, elle s'est trouvée revivifiée dans les années 90 par un projet artistique d'un milliardaire japonais collectionneur d'art qui voulait aider le maire à donner un nouveau souffle à ce lieu sans avenir. Il a fait appel au grand architecte Tadeo Ando pour bâtir un ensemble composé d'un lieu d'exposition de ses collections et d'un hôtel luxueux du nom de sa fondation : Benesee.

On croise dans le jardin Benesee des œuvres de Niki de Saint Phalle et près de là au bout d'un ponton la "citrouille" que je mets entre guillemets car elle ressemble plutôt à une coloquinte. Mais elle est ici désignée par le mot anglais pumkin. Cette sculpture est devenue l'emblème de l'île.

D'autres ont été attirés ; des artistes sont venus travailler sur site et Naoshima et sa petite sœur Teshima sont devenues des lieux mondialement connus et admirés. Conséquence logique : beaucoup de touristes...

J'ai posté en photo de titre, celle d'un très joli petit jardin menant au musée Chichu qui abrite, entre autres œuvres, 5 Nymphéas de Monet dans une grande salle dédiée, à l'éclairage remarquable. Une mise en valeur magnifique des tableaux. Malheureusement les photos sont interdites. Mais nous avons eu une belle compensation : il s'est produit un vide de visiteurs pendant  quelques minutes et nous avons pu imaginer durant ce laps de temps que ces merveilles étaient là pour nous seuls. Le musée Chichu à lui seul est déjà une œuvre architecturale magnifique (cf.photos) de Ando qui a choisi "d'enterrer" les bâtiments afin de ne pas nuire au paysage tout en conservant de grands puits de lumière a l'intérieur des salles souterraines. 

Le Teshima  Art museum,  lieu de méditation sur l'écoulement de gouttes d'eau, dôme blanc en photo, est une oeuvre magnifique et émouvante de Rei Naito, artiste japonaise et l'architecte Ryue Nishizawa. Monique en parle très bien dans son blog : monique-regnier.fr

Dommage que la météo ne nous soit pas clémente.  Depuis 3 jours ici le temps est gris et crachineux.

Nous partons à  présent pour Fukuoka.




Commentaires


17/11/2024 08:28
Sylvie

Est-ce que l'architecture est en osmose avec les œuvres ? As-tu eu un coup de cœur pour un artiste en particulier ? Il me semble que Lee Unfan expose là bas.

profil 19/11/2024 01:38

Oui par la modernité et le dépouillement du béton brut mais beau. Lee Ufan n'est pas ma tasse de thé vert... mais ses tableaux "coups de pinceau" montrent bien l'art calligraphique (ici à la brosse) et c'est intéressant. Son musée ne m'a pas passionné pour autant. Le musée Chichu est une magnifique construction enterrée où l'osmose est réussie. Le plus beau c'est l'immense goutte d'eau si bien décrite par Monique dans son blog.


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09 Nov 2024

Une mégapole mégalo

Tokyo m'écrase du haut de ses milliers de buildings. Sur la photo la Sky tower qui dépasse 600 mètres. La plus importante tour de télécommunication de Tokyo, la deuxième étant la "tour Eiffel rouge" dont j'ai déjà parlé, qui culmine déjà quasiment à 300 mètres. Je suis un point microscopique vu d'en haut parmi des milliers de points qui se déplacent en tous sens en s'évitant sans se heurter. Tokyo est incessamment en mouvement. L'équilibre esthétique entre les bâtiments modernes et traditionnels est réel. On peut trouver des temples au milieu des immeubles. Nature et urbanité se combinent dans l'alliance des géants de béton, d'acier, de verre avec les beaux jardins soigneusement entretenus. Il y a beaucoup de poumons verts, petits ou grands mais le sentiment d'écrasement domine malgré la beauté que j'y trouve. L'énergie qui se dégage est fascinante, stressante, par moment inquiétante. Tant humaine qu'électrique. Partout d'ailleurs s'entrecroisent des fils électriques dans les rues comme on le voit sur la photo jointe (en revanche, il y a souvent de jolis réverbères,cf. Photo).

Tokyo intra-muros fait plus de 17 millions d'habitants, 37 millions pour l'agglomération. Effrayant d'imaginer vivre ici. Hier après-midi nous nous sommes régénérés les poumons et les jambes en marchant lentement sur le quai de la grande rivière Subuda à l'est. Impression de reprendre notre souffle.

Le soir nouvelle plongée dans le bruit et la lumière des publicités sonores et lumineuses abrutissantes. Aux heures de pointe il faut caler son pas sur le flot, donc marcher vite.

Tokyo très belle, Tokyo énergivore, Tokyo gigantesque et écrasante. Ce matin nous prenons le Shinkansen, équivalent du TGV, pour Kyoto qui est plus calme et moins grande. Promesse d'une ville réputée pour sa vie culturelle, ses nombreux jardins et ses nombreux temples.

Une anecdote : au restaurant je commence à avoir l'habitude d'utiliser les baguettes ; en revanche j'ai tendance à m'asperger de bouillon au moment où j'approche la baguette de ma bouche. Voilà comment je me tache beaucoup plus que d'habitude.

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07 Nov 2024

Gigantesque Tokyo

Tokyo est immense en surface, en population et en milliers de buildings. 

Impossible de ne pas utiliser le métro pour changer de quartier. Le métro est un entrecroisement de ligne gérées par différentes compagnies. Nombre de correspondances nécessitent de ressortir à l'air libre pour prendre une autre ligne mais c'est relativement rapide. C'est bien fait et assez facile à utiliser à condition d'avoir le pass commun à toutes les lignes. Le métro, c'est aussi une véritable ville souterraine avec des couloirs immenses, de nombreux magasins. On peut y parcourir des kilomètres. Tout est propre et il est même des employé(e)s qui nettoient les rampes noires des escalators.

Si vous avez un peu de difficulté à utiliser une machine automatique pour obtenir un ticket, un employé que vous n'aviez pas vu sort de nulle part pour vous aider.

On marche à gauche comme les voitures dans la rue et il faut laisser la place à droite dans les escalators pour ceux qui vont plus vite. Beaucoup de discipline, de respect, de partage serein de l'espace public.

Le métro est rapide, les rames qui sont très longues sont bondées aux heuresdepointe. Nous avons parcouru toute la ligne U qui fait le tour du port. C'est un métro aérien élégant et confortable totalement automatique que raconte Monique dans son blog. 

Nous avons aussi eu l'occasion de traverser la gare ferroviaire qui sera notre point de départ pour Kyoto après-demain 9 novembre. Là encore une ville dans la ville : c'est immense démesuré. À un moment nous cherchions notre chemin et en passant est venu nous aider. Il nous a même fait un schéma sur une feuille de calepin pour nous guider. Bref pour moi Tokyo est vraiment un mélange de gigantisme et d'humanité. C'est vraiment totalement dépaysant. 

En quelques mots impression ici d'extrême modernité avec de la sérénité et de la serviabilité vis-à-vis des touristes. 

Les parcs sont nombreux et magnifiques très propres très entretenus par des cohortes de jardiniers même pour la moindre plate-bande. 

La Cité Impériale est au milieu d'un très grand parc. Malheureusement on en visite qu'une petite partie.

Par endroits en aperçoit de beaux bâtiments derrière les murs d'enceinte massifs, faits d'immenses pierres taillées marron de formes différentes savamment agencées. 

Hier nous avons visité la Tokyo Tower, tour de télécommunication cousine récente (1958) de la Tour Eiffel. Peinte en rouge, on croirait un mélange de sa cousine parisienne et de la fusée de Tintin. On monte au premier étage à 150 m et puis on peut poursuivre jusqu'au deuxième à 250 mètres. C'est ce que nous avons fait. La vue montre une forêt de gratte-ciels et la ville s'étend au loin de tous les côtés. Je suis constamment partagé entre l'enthousiasme joyeux pour ce monde magnifique et l'impression de folie humaine. 

Quel avenir pour ces mégapoles vorace en énergie ?

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