Journal 16 04
Aujourd’hui petite tempête. Peu de perspectives d’activités de plein air.
Depuis 10 jours c’était plein soleil. Et vent aussi, indissociable de la Crète. Depuis deux jours néanmoins le vent était tombé et j’ai pu mesurer combien cogne le soleil, très haut déjà dans le ciel par rapport à Nantes. Protection anti-UV indispensable dès qu’on se met dehors et surtout en marchant. Le vent varie selon les jours, il peut être doux et agréable mais parfois assez fort et chauffé par le soleil. Il faut prendre garde alors à la fin de journée quand décline le soleil mais pas le vent : il devient transperçant et la petite laine est de rigueur.
Hier la météo était assez bizarre. Le matin, ciel gris puis en milieu de matinée, bleu laiteux, chargé d’humidité, soleil légèrement voilé mais très chaud. Le soir, déferlement de nuages sombres puis mélange de gris clair et de bleu pour finir en couverture sombre et menaçante. Le vent a commencé à souffler cette nuit pour souffler fort ce matin. Beaucoup de rafales. La couverture nuageuse est épaisse et ne laisse pas présager un changement. Pourtant, et c’est typique ici, ça peut changer très vite. La Crète est comme un bateau en pleine mer, soumise aux caprices du royaume éolien. Le vent tourne souvent. Hier, par exemple il est passé du sud-ouest au nord-ouest et ce matin à l’ouest. La maison est sur son petit promontoire ouverte aux humeurs des quatre points cardinaux. Donc quoi qu’il arrive, on en profite, le bon et le mauvais.
Hier, en promenade jusqu’à une orangeraie pour faire le plein d’oranges et de mandarines, nous avons cueilli un peu plus loin des cédrats que l’on peut voir en photo. J’ai fait un peu d’écorces confites, c’est très parfumé alors que le fruit est immangeable cru. Très peu de chair, un jus extrêmement acide.
La nature poursuit son explosion printanière, les amandes commencent à mûrir, les fleurs d’orangers et de citronniers se déploient et sont très odorantes. Les néfliers du Japon magnifiques que j’ai enfin identifiés portent des Loquat (Mousmoulo en Grec), qui se mangent frais au printemps. Il paraît que c’est amer et sucré en même temps avec un goût mélangé d’abricot, d’ananas et de pruneau. J’aurais l’occasion d’essayer car à certains endroits, on les voit mûrir rapidement passant du vert au jaune.
Le bourdonnement des abeilles est omniprésent. On voit plein de gros criquets volants dont la carapace est incroyablement ouvragée (ça vaut le coup de zoomer sur la photo). On croirait une armure métallique ciselée. Ils se confondent avec les brindilles lorsqu’ils se posent. Gros insectes (au moins 6 à 8 cm à l’estime), lourds, ils volent lentement et peu de temps du fait de leur poids. Ils sautent bien mais pas très loin et c’est facile de les observer et de les photographier. Drôle de scène d’accouplement au milieu du chemin : soudain la femelle se met à marcher péniblement avec le mâle sur le dos, puis sautille plus loin pour enfin tenter un envol qui rate. Encore un moment avant que le mâle « lâchant prise » chacun s’envole de son côté. Parmi les choses vues dans la nature, autre curiosité : ce rassemblement de petits escargots qui ne connaissent pas le confinement.
Et pour finir, une photo d'une jolie fleur violette (Muscari). Sur la photo principale, ce sont des roses du jardin.