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Stanislas Engrand

Articles dans la catégorie : Journal

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12 Jun 2023

Cueillette d'abricots dans le pays de cocagne

Nous avons l'habitude de cueillir des oranges dans des orangeraies où personne ne les cueille mais hier nous avons aussi trouvé des abricots.

Les oranges, il y en a encore sur les orangers mais petit à petit les arbres se dégarnissent. Lors de notre randonnée botanique, la guide nous a appris que contrairement aux citronniers qui produisent  toute l’année, l'oranger a besoin d'eau pour continuer à produire pendant l'été avant de reprendre spontanément à la fin de l'automne. Les orangeraies sont toujours situées dans des endroits humides, près d'un torrent où l'on trouve aussi des néfliers du Japon et des roseaux mais si on les arrose régulièrement, ils continuent à produire toute l'année. Hier nous en avons cueilli 5 kilos et, au retour,

nous avons découvert par hasard un verger où deux magnifiques abricotiers étaient couverts de fruits à peine mûrs mais délicieux. Par terre on en a trouvé de bien mûrs et comme ils étaient en plein soleil, les fruits étaient tièdes. Inutile de dire combien nous nous sommes régalés. C'est un double plaisir de manger des fruits au bord du chemin puisqu'ils s'offrent comme un don de la nature, c'est délicieux et c'est comme un cadeau.

Aujourd'hui un vieux paysan qui travaillait dans son verger d'agrumes où broutaient quelques moutons, nous a fait signe de le rejoindre et nous a ouvert la porte grillagée afin que nous puissions venir nous servir. Il nous a donné un sac en plastique pour que nous puissions cueillir des oranges et des mandarines qui restaient dans les mandariniers. Elles sont délicieuses mais malheureusement pleines de pépin et c'est pour cette raison que nous les pressons. Le jus de mandarines seules ou mélangées avec des oranges est aussi un des délices dont nous nous régalons tous les jours au moment du déjeuner sur la terrasse.

Dans notre promenade du jour, nous avons aussi trouvé des gousses de caroube dont je parlais dans l'article concernant la randonnée botanique, cf. https://stan-engrand.fr/post/show/251. J'en ai ouvert une pour montrer les graines qui servaient d'unité de poids dans l'antique Égypte qui commerçait beaucoup avec la Crète des Minoens (2000 ans avant JC.).

 

 




Commentaires


17/06/2023 21:34
Susanne menzi-frank

Je d'evrais vous prenez mielle de cette arbres de Kipselis...la prochaine fois at je vais faire aussi bien la marmelade apres un marche avec vous..

profil 19/06/2023 16:13

Merci Susanne pour le miel de chez Kipselis (une vraie caverne d'Ali Baba).


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09 Jun 2023

Randonnée botanique

Hier, nous avons participé avec nos amies Rosanna et Jeanne à une randonnée botanique au départ de Mochlos, magnifique petit village au bord de l'eau, en face d'une petite île qui abritait il y a 3500 ans un village minoen. Un groupe de 12 personnes y participait mais le nombre ne nous a pas empêchés de tirer partie des enseignements de notre guide, Anne, une femme belge qui vit en Crète depuis 30 ans, mariée à un Grec.

La randonnée était dans la montagne et passait par des lieux variés tant par la flore que par le terrain, suivant des chemins, tantôt en plein soleil, tantôt dans de petites vallées ombragées. On longeait le plus souvent des oliveraies, nombreuses en Crète particulièrement dans l'est.

On a beaucoup parlé de l'olivier qui est un emblème ici, où toutes les familles en possèdent et font leur propre huile, pressée dans l'une des nombreuses coopératives. Mais j'en ai déjà beaucoup parlé dans mon blog depuis septembre 2019, aussi je joins deux liens renvoyant à des articles où j'en parlais déjà.

https://stan-engrand.fr/post/show/172

https://stan-engrand.fr/post/show/103

Nous avons appris à bien distinguer l'origan du thym et nous avons testé le bouton floral de ce dernier qui est un antiseptique naturel de la bouche.

Parmi nos découvertes :

  • L'aristoloche, plante de la famille des lianes dont l’étymologie grecque signifie "excellent pour l'accouchement" mais elle est en fait très toxique. On voit sa fleur en photo principale. Elle évoque un minuscule saxophone et possède la propriété d'emprisonner certains insectes pour qu'ils soient couverts de pollen afin d'assurer par ce moyen la fécondation dite "croisée" par les aller-retours de ces insectes entre plantes mâles et plantes femelles. Des cils intérieurs sont dirigés vers le bas et coincent les insectes et se relâchent plus tard pour le libérer.

  • La caroube, que nous connaissions mais que nous n'avions jamais goutée "à cru". C'est une gousse de type légumineuse, qui ressemble à un gros haricot vert, que l'on consomme quand elle devient marron, lorsqu'elle est à maturité vers le mois de juillet. La gousse est alors plate et peu épaisse et légèrement dure.

On peut la mâcher, son goût est étonnant, légèrement chocolaté avec des arômes rappelant la banane séchée et la datte. Les graines contenues dans les gousses sont toutes exactement de même poids et ont servi dans l'antiquité d'unités de mesure dont il est resté le carat dans la diamanterie. Une graine = 1 carat.

 

  • Le câprier. Ses boutons floraux fournissent les câpres, que l'on fait mariner dans du vinaigre, très utilisées dans les cuisines méditerranéennes. La fleur, magnifique, quant à elle est éphémère au sens étymologique du terme : elle ne dure qu'une journée, éclosant le matin et fanant le soir. Voici des photos, successivement de la fleur et du bouton floral (Nb : les photos ont été prises par Monique) :

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05 Jun 2023

Zakros et Kato Zakros

Aujourd'hui, c'est le troisième jour d'un temps merveilleux, ensoleillé et chaud avec juste ce qu'il faut de vent. Enfin du beau temps après beaucoup de pluie, beaucoup de vent. Les crétois se plaignent du changement climatique malheureusement devenu évident pour eux. Le mois de mai était majoritairement pluvieux. On espère maintenant que le beau temps va s'installer. La météo semble aller dans ce sens.

Hier nous en avons profité pour faire une belle ballade vers la source du village de Zakros qui se situe dan le Sud-est de la Crète. C'est très joli et bien aménagé.

Ensuite la balade continue vers un col au bout d'une vallée pendant deux kilomètres jusqu’à un point de captage d'eau. Ensuite le chemin s'arrête. Nous n'avons donc pas remonté la vallée jusqu'au col mais le chemin était magnifique, bordé de lauriers roses. Avec la chaleur, les effluves de plantes étaient omniprésents, thym, origan et autres que nous ne savons pas encore nommer. Dans quelques jours nous ferons une randonnée "botanique" avec des connaisseurs des plantes de montagne.

Après cette jolie petite rando, nous sommes allés à Kato Zakros (qui veut dire Zakros du bas), qui est constitué essentiellement de tavernes au bord de la plage dans une baie charmante en cul-de-sac. Le lieu est un des plus beaux que je connaisse en Crète.

Comme de coutume, nous avons mangé pour le déjeuner de la friture de poissons chez Γλάρος (Glaros = mouette), taverne tenue par un couple gréco-écossais très sympathique. Vous pouvez vous y rendre en suivant le lien suivant : https://stan-engrand.fr/post/show/93

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25 May 2023

Voyage dans l'ouest crétois

Le temps n’étant pas vraiment beau et pour tout dire très décevant pour un mois de mai, nous en avons profité pour voyager une semaine dans l'ouest de la Crète afin de découvrir un lieu que nous ne connaissions pas et revoir d'autres que nous aimons bien, particulièrement Topolia, petit village au dessus de la gorge à laquelle il a donné son nom. Topolia c'est une gorge magnifique et une taverne en surplomb de la gorge que nous adorons (photo principale) pour deux raisons : on y mange une cuisine traditionnelle familiale et savoureuse et le jeune patron est aussi un apiculteur passionné et écologiste de cœur, amoureux de sa montagne et de ses abeilles. On vient ici pour lui acheter notre miel préféré pour en ramener en France. C'est un miel à dominante "thym" mais pas seulement et très doux par rapport aux miels de thym très fréquents en Crète, trop forts à notre goût. Inutile de lui demander s'il est bio, c'est pour lui une évidence, les ruches se situant dans la montagne, à l'abri de tout produit phytosanitaire.

Il nous a fait goûter une de ses productions dont il est très fier : le miel d'hiver. Nous l'avons goûté et adopté : il est vraiment exceptionnel. Très dense, il dégage des arômes de noix et d'amande très agréables. On croirait une pâte à tartiner. Le déjeuner a été aussi savoureux que le miel. Nous avons mangé des plats traditionnels, notamment des "yémista", littéralement "fourrés". Il s'agit de  légumes farcis, tomates et poivrons toujours servis ensemble. La farce est cousine de celle qu'on utilise pour les "dolmadès", feuilles de vignes farcies (cf. https://stan-engrand.fr/post/show/247).

 

Le lieu que nous voulions découvrir sur la côte ouest s'appelle Falassarna. Ce n'est pas vraiment un village mais une grande plage (photo de gauche) dont le sable fin est légèrement rose, comme celui d'Elafonissi (cf. https://stan-engrand.fr/post/show/158). Falassarna est juste en dessous de la presqu'île de Gramvoussa (cf. https://stan-engrand.fr/post/show/158), "corne" nord ouest de la Crète. A noter que la Crète a une forme assez curieuse quand on la regarde dans sa globalité. Deux espèces de cornes à l'ouest, une presqu'ile ronde au-dessus de Hania (La Canée), une longue presqu’ile au nord-est, de nombreux décrochements formant des baies. Sans compter, une "taille de guêpe", vers l'est où la distance entre côtes Nord et Sud n'est que d'une quinzaine de kilomètres, où de la montagne on voit les mers Égée au Nord et Libyenne au Sud.

La grande plage dont on ne voit qu'une partie sur la photo est très touristique comme toutes les plus belles plages de Crète sauf de rares exceptions à l'est.

Au sud de la grande plage de Falassarna existent de charmantes criques rocheuses dont une près de laquelle nous avons logé et qui avait l'avantage d'avoir un restaurant de poisson très bien placé comme on le voit sur la photo de droite. Le seul point négatif est dans la présence des nombreuses serres qui bordent l'espace entre le littoral et la falaise qui domine Falassarna.

Sur la voie du retour nous sommes restés à Rethymnon, entre Hania et Héraklion, pour revoir cette jolie petite ville de nuit et la visiter plus en profondeur. C'est une ville assez moderne autour d'un centre ancien devenu très touristique et marqué par une imposante citadelle vénitienne, probablement la plus grande de Crète qui en compte de nombreuses sur les côtes (celle de Sitia, Kazerma, est petite mais garde une fière allure). Sur les contre-forts Est des remparts, de nombreuses petites rues en pente gardent un côté très populaire et sur la place en photo, il y a beaucoup moins de touristes que de crétois, ce qui lui permet de garder une authenticité que les tavernes préservent aussi dans ce cadre très agréable pour dîner (cf. photo ci-dessus prise par Monique).

La ville possède par ailleurs un charmant petit jardin des plantes, où l'on peut venir chercher la fraîcheur sous les grands arbres quand il fait chaud. Non loin de là, sur une place, à côté de l'église nous avons contemplé les fleurs bleues de cet arbre dont je ne connais pas le nom. Peut-être une lecteur/trice pourra-t-il/elle nous le dire.

Un peu en vrac, quelques autres plaisir de voyage : le village de Margaritès à 30 km à l'ouest d'Héraklion, qui n'abrite que des potiers. C'est charmant. Les ateliers/magasins sont répartis de part et d'autre d'une rue montante qui fait des lacets. Il doit y avoir au moins 50 potiers dans ce village de 350 habitants. A part quelques tavernes et mini-markets, les commerces sont exclusivement dédiés aux potiers que l'on voit travailler dans leurs ateliers attenants à leurs magasins. A Margaritès on trouve du très beau et du très moche, le premier étant selon nos critères en très forte minorité. Nous avons rendu visite à un de ces potiers qui fait de belles choses à notre goût pour lui acheter des assiettes en grès (photo ci-dessus) afin de compléter celles que nous avions précédemment ramenées à Nantes.

Et pour finir, j'allais oublier que nous avons visité le musée consacré au grand écrivain grec Nikos Kazantzakis, auteur de Zorba le Grec, dans son village natal de Myrtia à une quinzaine de kilomètres au sud d'Héraklion. Très joli petit musée où nous avons découvert l'étendue considérable de l’œuvre de cet écrivain qui compte parmi les plus grands et dont Zorba est à mon avis un chef-d’œuvre. Nous avons aussi lu de lui "Dans le palais de Knossos", très agréable roman basé sur le mythe du Minotaure, de Minos, de Thésée et d'Ariane qui permet de se faire une idée de ce que pouvait être la vie quotidienne des Minoens ancêtres de Crétois, 2000 ans avant Jésus-Christ. Les Minoens ont créé une riche et puissante civilisation maritime et commerciale au centre de la Méditerranée. Les Crétois en ont gardé une grande fierté, comme Kazantzakis qui mettait en avant sa "crétoisité". Sur sa tombe à Héraklion Kazantzakis a fait graver l'épitaphe suivante :

« Δεν ελπίζω τίποτα. Δε φοβούμαι τίποτα. Είμαι λέφτερος. » 

Je n'espère rien, je ne crains rien, je suis libre.

Ce pourrait être la devise des fiers Crétois.

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21 May 2023

Randonnées

Nous avons fait deux randonnées sympa cette semaine. La première avait pour but de récolter des oranges dans un lieu que nous connaissions bien mais dont la route à prendre pour accéder au départ de la randonnée était en travaux. Nous avons pris un itinéraire que nous ne connaissions pas à partir d'un petit village que nous connaissions bien, néanmoins, Agios Geiorgos, Saint Georges.

Comme nous n'avions pas de carte au 25 millième de ce coin, nous avons procédé par essais/erreurs qui nous ont mené à plusieurs reprises à des impasses. Puis de fil en aiguille nous avons trouvé le bon chemin.

A Saint Georges, il y a un endroit magique que l'on voit sur la photo principale. C'est un lieu encaissé qui vit le soir de fin mai à fin octobre, sorte de taverne éphémère, sous des platanes multi-centenaires et environné de sources et plein de chats. C'est de là que partait notre randonnée tranquille malgré les quelques impasses, par des chemins faciles et peu de dénivelés.

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La deuxième est placée aussi sous le signe de Saint Georges mais pour une autre raison : c'est un prénom très répandu en Grèce, et le saint avec, par conséquent ; lequel est très souvent représenté sur les icônes des églises orthodoxes (Saint Georges terrassant le dragon).

C'est une gorge de ce nom mais située ailleurs, très étonnante par les roches tourmentées qui forment les falaises au milieu desquelles sinue un chemin bien balisé, ce qui n'est pas très coutumier en Crète. Nous avons pris la gorge depuis le bas, presque au niveau de la mer pour la remonter.

Au milieu de la gorge, on traverse une zone humide fertile où sont cultivées des vignes et où se trouve même une petite bananeraie.

Au centre de la photo de droiteon voit un régime de bananes encore bien vert. Dans la région de Sitia on trouve quelques bananeraies qui donnent d'excellentes bananes. En ce moment on en trouve dans tous les magasins de fruits et légumes. Elles sont présentées en régime et on coupe soi-même la quantité voulue.

Au fur et à mesure de la remontée en pente relativement douce, après la zone fertile, on traverse un enchevêtrement de maquis de plus en plus sec mais encore fleuri.

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